Algérie

30 magistrats dans la tourmente



Plusieurs magistrats comparaîtront tout au long de cette semaine devant une commission de discipline pour répondre de faits graves, a-t-on appris auprès de sources proches du dossier.Abla Chérif - Alger (Le Soir) - Selon les informations dont nous disposons, le nombre de ces derniers s'élève à près d'une trentaine et ils ont donc tous été convoqués pour un passage devant une commission de discipline présidée par le premier président de la Cour suprême Abdelrachid Tabbi. La procédure en question s'étalera sur trois jours consécutifs, les 13, 14 et 15 du mois en cours durant lesquels les mis en cause seront auditionnés au sujet de faits graves qui leur sont reprochés.
La corruption, les entraves au bon déroulement de la justice, le manquement à l'éthique qu'impose leur profession figurent, entre autres parmi les soupcons qui pèsent à l'encontre de ces magistrats. Ils encourent, de ce fait des mesures très lourdes pouvant aller jusqu'à la radiation.
Les dossiers des personnes soupçonnées d'être impliquées dans des affaires de corruption sont, quant à eux, de nature à être carrément déférés devant les instances judiciaires, les tribunaux, où ils seront jugés. Ce qu'il faut également savoir est que ces magistrats ont fait préalablement l'objet d'enquêtes approfondies après que des dysfonctionnements et irrégularités dans la pratique de leur métier aient été relevés.
Ces enquêtes ont été déclenchées dans une conjoncture marquée, comme on le sait, par la mise en place d'une opération anticorruption jamais entreprise dans le pays.
Le nouveau ministre de la Justice semble, d'ailleurs, avoir été mis en place spécialement pour mener cette mission qui doit, a-t-il d'ailleurs déclaré peu de temps après son arrivée, d'abord passer par un assainissement du corps des magistrats.
Belkacem Zeghmati a, sans tarder déclenché des enquêtes. Au cours de l'été dernier, ses services ont informé l'opinion que des mesures de suspension avaient été prises contre trois magistrats de haut rang. Parmi ces derniers, une ancienne juge du tribunal d'El-Harrach actuellement incarcérée pour manquement à l'éthique et usurpation d'identité. Cette dernière a été incarcérée pour avoir mis sous le coude des dossiers comportant des preuves accablantes contre l'ancien secrétaire général du FLN Mohamed Djemaï, également placé sous mandat de dépôt.
L'opinion demeure, cependant, sans nouvelles des développements de l'affaire de l'ex-procureur de Tlemcen dont la suspension avait été rendue publique par le communiqué émanant du ministère de la Justice. En revanche, des informations établies ont fait très récemment état de l'audition de plusieurs magistrats par la Cour suprême. L'un d'eux n'est autre que le juge d'instruction de Sidi M'hamed chargé du dossier de Kamel Chikhi, principal accusé dans l'affaire de la cocaïne.
Il est ciblé par l'enquête ouverte sur les réseaux mis en place par Tayeb Louh, lui-même incarcéré pour plusieurs faits graves dont l'entrave au bon fonctionnement de la justice.
Un autre procureur de ce même tribunal se trouve également poursuivi dans le cadre du même dossier. Pour l'heure, on ignore, cependant si les deux magistrats concernés figurent parmi la trentaine de magistrats qui doivent être traduits dès ce lundi devant la commission de discipline. D'autres informations indiquent, par ailleurs, que des enquêtes continuent à se poursuivre au sein du corps des magistrats et que pour l'instant, seuls les dossiers les plus lourds, les plus «visibles» aussi, sont en cours de traitement. D'autres affaires du même genre pourraient donc arriver.
Le passage devant la commission de discipline n'a d'autre part aucun lien avec les magistrats ayant suivi l'appel à la grève lancé par le SNJ (Syndicat national des magistrats) avec lequel se poursuivent des contacts, nous dit-on, en vue du règlement définitif du conflit qui l'oppose au ministère de la Justice.
A. C.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)