Algérie

3 millions d'euros pour les cimetières Sépultures françaises en Algérie



3 millions d'euros pour les cimetières                                    Sépultures françaises en Algérie
Depuis quelques années, les cimetières chrétiens et juifs, dont l'état de dégradation ne permet plus d'envisager leur réhabilitation, sont regroupés. Le dernier état chiffré, donné par le ministre des Affaires étrangères, relève 137 petits cimetières regroupés sur 26 plus grands.
Lyon.
De notre correspondant

Le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, lors de la séance des questions au gouvernement, mardi dernier, a rappelé devant les députés de l'Assemblée nationale l'engagement financier de la France pour le regroupement des cimetières français civils en Algérie. «Le gouvernement comprend et respecte l'attachement que nos compatriotes rapatriés portent aux sépultures de leur parents, grand-parents, leurs ancêtres restés en Algérie», a-t-il indiqué. «C'est la raison pour laquelle, depuis 2005, la France met en 'uvre un plan interministériel d'action et de coopération pour la réhabilitation des sépultures civiles en Algérie, lancé en 2003 et confirmé par le président Sarkozy à son retour de sa visite d'Etat en 2007. De 2005 à aujourd'hui, l'Etat a consacré 2,5 millions d'euros, dont 500 000 en 2011». Le ministre a aussi rappelé que cet effort budgétaire avait été complété par le concours de collectivités territoriales pour un montant de 200 000 euros.
Alain Juppé a annoncé qu'une «deuxième phase a été lancée avec le concours des autorités algériennes. Elle repose sur l'idée de regrouper les sépultures au sein de quelques grands cimetières dont l'entretien serait plus facile. C'est ainsi que 137 petits cimetières particulièrement dégradés vont être regroupés sur 26 cimetières plus importants». Le choix des familles de rapatrier les restes de leurs défunts a été prorogé jusqu'au mois de janvier. Enfin, rapporte le ministre, parlant de «l'importance de la mise en 'uvre de ce plan», une nouvelle somme s'élevant à 548 000 euros sera inscrite au budget 2012, expliquant qu'elle ne serait pas entamée par les grignotages que les mesures d'économie induiront pour le vote du budget national 2012. Un arrêté ministériel en date du 23 juin 2011, relatif au regroupement de sépultures civiles françaises en Algérie, donne la liste des sépultures à regrouper.
Dans son article 1, il indique que «sur le fondement des propositions formulées par l'ambassadeur de France en Algérie, et de l'arrêté du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales algérien, du 29 juin 2009, un regroupement, en tombes collectives ou ossuaires, selon le cas de sépultures civiles françaises en Algérie, est engagé selon le tableau annexé au présent arrêté». L'article 2 rappelle aux familles qui peuvent «justifier par tout moyen de la sépulture de parents dans les cimetières mentionnés dans le tableau, disposent d'un délai de quatre mois pour faire savoir au consul général territorialement compétent si elles souhaitent effectuer le transfert en France, à leurs frais, des restes mortels de leurs défunts». Ce délai a été donc prolongé de quelques semaines encore, mais peu de familles acceptent de payer le transfert dont le coût avoisinerait les 3000 euros.
Cette question sensible n'est certes pas à dédaigner, et d'ailleurs, la coproduction de ces décisions entre gouvernement français et algérien prouve assez sa primauté. Cela ne peut faire oublier que le député, qui a ramené cette question sur le bureau de l'Assemblée nationale, est Eric Diard, le vice-président du Groupe d'études sur les rapatriés. Pour cette association parlementaire de lobbying qui fédère notamment nombre d'élus de la droite populaire, ce thème est l'un des chevaux de bataille de la «nostalgérie», alors que le 50e anniversaire de l'indépendance se profile. Le groupe s'était notamment fait connaître, en 2009, en manifestant contre la sortie du film de Bouchareb Hors-la-loi. C'est dire !


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