Algérie

3 ans de prison requis contre les frères Haddad



C'est en visioconférence que l'ex-homme d'affaires Ali Haddad a pu assister, hier, à son procès qui s'est tenu au tribunal de la cité Djamel à Oran, aux côtés de son frère et de 8 autres accusés, des travailleurs au port d'Oran, présents, eux aussi, à l'audience. L'affaire remonte à 2016 et avait été déclenchée suite à une plainte déposée par un ancien cadre du port d'Oran. Il s'agit de surfacturations, de faux et usage de faux, et d'abus de fonction...Hier, Ali Haddad n'a pas hésité à charger le transitaire de son entreprise comme étant «seul responsable et habilité à passer des commandes ou, en cas de nécessité, introduire des recours et faire le suivi avec le port pour le déchargement de toute marchandise». Et d'ajouter qu'il ne connaît ni les accusés ni même où se trouve le port d'Oran. Le juge lui fera alors remarquer que cela est improbable qu'il soit venu souvent à Oran sans passer par son front de mer et de connaître son port. L'accusé persiste en affirmant qu'il ne connaît les dessous de cette affaire que depuis qu'il est en prison, et qu'il a eu le temps de l'étudier.
Pour revenir à la genèse de l'affaire, il s'agit de surfacturations et de perception d'indus avantages, en lien avec les navires de marchandises au niveau du port d'Oran et appartenant à la société ETRHB de Ali Haddad.
Les accusés présents à l'audience, entre chefs de services d'exploitation, de sûreté interne au port, de syndicalistes..., devaient expliquer à la cour comment des factures d'une marchandise concernant à la base des pipelines ont été inscrites comme étant du rond à béton. Le tout est de clarifier à la cour s'il s'agissait d'une «erreur d'appréciation de la marchandise» comme avancé par les accusés, ou bien le but de «cette erreur» était de faire bénéficier l'ETRHB d'une prestation de transfert dont le montant est de 110 DA/tonne au lieu des 500 DA, et l'enlèvement de 80 DA/tonne au lieu de 300 DA/tonne. Ce qu'a tenté d'affirmer le témoin et déclencheur de l'affaire en question, Noureddine Tounsi, qui affirme au juge qu'il n'est pas question d'erreur d'appréciation mais de préméditation.
Les accusés ont tous nié les faits qui leur sont reprochés, affirmant qu'à la base, « c'est une erreur de facturation dont le rédacteur (décédé depuis) n'a pas su définir la nature de la marchandise en question, et au lieu de noter pipelines, il a mis ronds à béton. Une fois que l'entreprise de Haddad a introduit une réclamation, l'erreur a été corrigée ».
Les faits ne s'arrêtent pas là, puisqu'il est également question d'une autre facture mentionnant que ladite marchandise a nécessité l'utilisation de Clark (élévateur de marchandises), alors que l'ETRHB affirmait que sa marchandise avait été transférée directement dans les camions. Là encore, la facture mentionnant les frais de cette opération de transfert et de transport a dû être rectifiée puisque après l'enquête d'une commission interne, il s'est avéré qu'il n'y a pas eu recours aux Clark.
Pour sa part, le frère de Ali Haddad, accusé dans cette affaire en sa qualité d'actionnaire de l'ETRHB, niera tout lien avec l'affaire, déclarant qu'il n'a jamais été gérant mais seulement détenteur de deux actions dans l'entreprise, et que ce sont les directeurs de la société qui se chargeaient de ces affaires.
Débutant en fin de matinée en raison des aléas du direct avec l'ex-patron du FCE, les auditions des accusés et du principal témoin ont duré jusqu'en fin de journée, pour laisser place au réquisitoire du procureur général qui a requis 3 ans de prison ferme et 100 000 DA d'amende pour les deux frères Haddad, quatre ans de prison ferme et 500 000 DA d'amende pour six accusés, alors que pour deux autres accusés, le procureur a laissé cela à l'appréciation du juge.
Amel Bentolba


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