Algérie

3 500 tonnes parties en fumée


Les pompiers étaient encore à pied d'oeuvre en début d'après-midi hier, pour venir à bout des flammes.Au total, ce sont pas moins de 3 500 tonnes de lait en poudre qui sont parties en fumée dans un incendie survenu dans la nuit de mardi à mercredi, à Chebaïta (wilaya de El Tarf) stockées dans un entrepôt frigorifique de l'Entreprise publique économique Frigomedit, dont la direction régionale se trouve à la wilaya de Skikda, Mokhtar dans la daïra de Dréan.
Les services de la Protection civile de El Tarf ont indiqué hier qu'ils sont intervenus aux environs de deux heures du matin, à la cité Salami Tahar, pour tenter d'éteindre cet important incendie» Cet entrepôt est composé de six chambres d'une capacité globale de stockage de 15 000 m3. Il renfermait une marchandise appartenant à l'Office national interprofessionnel du lait et des produits laitiers (Onil). Selon la même source, les pompiers étaient encore à pied d'oeuvre en début d'après-midi d'hier, pour venir à bout des flammes qui se sont propagées rapidement en raison de la nature des matériaux inflammables (polyester) composant la toiture et les murs de cette structure. Cette opération a nécessité la mobilisation de 60 pompiers, 12 véhicules anti-incendie et deux ambulances. En plus de la perte de 3 500 tonnes de lait en poudre, l'incendie a ravagé l'ensemble de ladite structure, a-t-on soutenu, en précisant qu'aucune perte humaine n'est à déplorer. Une enquête a été ouverte pour déterminer les causes exactes de cet incendie, précise-t-on encore. En ces temps de «crise» quant à l'approvisionnement de lait frais en sachet, fabriqué à partir de la poudre de lait importée en devises fortes, il est utile de revenir sur la situation en Algérie de cette denrée alimentaire essentielle à plus d'un titre. Avec une moyenne de 110 litres de lait consommés par habitant et par an, (l/hb/an) l'Algérie se classe parmi les plus gros consommateurs de lait au monde. A titre de comparaison, la consommation du Tunisien est de 85 l/hb/an, celle du Marocain n'est que de 65 l/hb/an. 70% des besoins sont importés sous forme de poudre de lait, faisant de l'Algérie le 3e importateur mondial, et le 1er en lait écrémé en poudre, avec un volume de 18 000 t/an.
Ce rapport, publié par un confrère on-line, qui cite des informations récentes, indique que les vaches allaitant, élevées pour leur viande, produiraient naturellement environ quatre litres/jour (l/j) de lait alors qu'une vache laitière produit en moyenne 28 l/j sur une période de 10 mois. Certaines races peuvent produire jusqu'à 60 l/j et jusqu'à 12 000 litres sur toute leur lactation pour une espérance de vie productive très courte. Elles sont en général abattues après leur troisième lactation, en moyenne.
L'Algérie dispose d'un million de vaches laitières sur les 250 millions environ que compte la planète. La plupart des fermes en Algérie, soit près de 200 000 exploitations, sont encore de type familial, avec en moyenne quatre ou cinq vaches laitières et un accès au pâturage. Cependant, on assiste à l'apparition de projets de méga-élevages où les vaches se comptent par dizaines ou même par centaines en semi-pâturage.
En Algérie, la production de lait est totalement désorganisée. Les petites exploitations manquent de ressources fourragères et fournissent une production plutôt médiocre, il faut le reconnaître, avec 1 000 à 1 500 litres par vache.
Pourtant, une politique d'incitation à la multiplication du cheptel bovin pour une augmentation de la production laitière, avait arrêté une prime de 60 000 DA à la naissance d'un veau, une aide de 10 000 DA pour chaque veau né de l'insémination artificielle et 50 000 DA pour chaque vache porteuse. Le total des subventions pour l'investissement avait atteint, pour l'année 2016, un montant dépassant 1,6 milliard DA. L'alimentation est assurée par du foin, qui est rarement produit, et donc souvent acheté pour la somme de 1 500 à 2 500 DA la tonne si ce n'est plus, sur le marché noir en cas de rupture «fréquente» de stocks. Malgré la désorganisation d'un marché dominé par l'informel, les élevages se développent actuellement dans le sillage des laiteries. Des élevages de cinquantaine, voire plusieurs centaines de vaches, avec des bâtiments et des salles de traite modernes, se créent également. Mais même les vaches, importées d'Europe (près de 30% du cheptel national), ne produisent pas plus d'une moyenne de 3 000 à 3 500 l de lait/an, à cause de conditions d'élevage difficiles et d'une formation aux nouvelles techniques, indisponible. L'Algérie produit actuellement près de 2,5 milliards de l de lait de vache, moins d'un tiers est collecté par l'industrie laitière. Le gouvernement algérien a importé pour 1,5 milliard de dollars de lait en 2017.
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