Algérie

3 500 kcal par jour pour l'Algérien



3 500 kcal par jour pour l'Algérien
Dans un entretien accordé à la Chaîne III de la Radio algérienne dont il était l'invité de la rédaction, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaissa, estime qu'une avancée certaine a été réalisée mais qu'il reste beaucoup à faire pour atteindre les objectifs fixés par son département.
Il fait constater qu'un esprit de renouveau est en train de s'installer au niveau de tous les acteurs du secteur de l'agriculture, de l'agro- alimentaire et du rural et, en même temps, fait-il remarquer, la marge de progrès est encore énorme. Les crises alimentaires mondiales de 2007, 2008 mais également de 2011 deviennent de plus en plus structurelles, dit-il, et la réponse doit être structurelle. A partir de 2008, rappelle-t-il, l'Algérie a répondu à cette situation par le lancement de la politique de renouveau agricole et rural construite autour des filières, dix filières principales prioritaires ont été définies, souligne-t-il, ce qui a permis de mettre en synergie les acteurs des filières soit pour augmenter la production (les agriculteurs), pour valoriser le produit (par sa transformation ou son stockage ou le marketing autour du produit) et asseoir une stabilité dans les filières. Le ministre fait observer que l'agriculture en Algérie est privée et les agriculteurs sont en train de découvrir la nécessité de moderniser pour pouvoir produire plus et gagner plus. Pour Rachid Benaissa, des problèmes structurels ont été réglés comme le foncier. Le mouvement actuel, ajoute-t-il, montre la marge de progrès qui reste par rapport aux potentialités au Nord et au Sud du pays. Il reste à augmenter, dit-il, les capacités humaines des agriculteurs, des éleveurs et des industriels pour qu'ils introduisent de plus en plus de technologies et de techniques, la mécanisation devra suivre, l'encadrement doit être amélioré, souligne-t-il, en logistique et en vulgarisation. Il rappelle que des actions de fond sont menées avec le ministère des Ressources en eau pour une gestion économe de l'eau. Il y a également, ajoute-t-il, l'amélioration des conditions de vie dans le monde rural. Les agriculteurs ressentiront, selon lui, la nécessité de travailler ensemble, de s'entraider et de créer des groupements d'intérêt commun par filière. En termes de disponibilités alimentaires, le ministre rappelle les deux fondamentaux : l'agriculteur doit travailler pour augmenter la production nationale et il faut rendre disponible cette production alimentaire au citoyen avec éventuellement les appoints par les importations. Il fait savoir que l'Algérie se situe autour de 3 500 kcal/hab/j, à l'indépendance nous étions à 1 730 kcal/hab/j c'est-à-dire en-dessous de la norme admise par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui est de 2 100 kcal/hab/j. Il faut faire en sorte, précise-t-il, qu'un grand pourcentage de cette disponibilité alimentaire provienne de la production nationale. Ce pourcentage, en valeur, est de 70% et les importations constituent les 30% restants. Il estime que l'accessibilité des produits est assurée par la production locale et par le pouvoir d'achat en nette amélioration. Le ministre souligne les efforts déployés par l'Algérie pour diminuer la vulnérabilité vis-à-vis de la dépendance en matière de céréales et lait. Ces efforts, dit-il, ont montré qu'il est possible de diminuer cette vulnérabilité. La même démarche est effectuée pour l'huile, d'abord pour l'huile d'olive avec le projet de plantation d'un million d'hectares. D'année en année, fait-il constater, il y a une amélioration dans les rendements, de nouvelles zones de production (il cite l'exemple de la pomme de terre et de la tomate). Le ministre souhaite que cette évolution soit durable, pour cela l'implication des acteurs est indispensable. A propos de la collecte de lait, il fait savoir qu'elle a augmenté de 34%, pour les neuf premiers mois de 2011, sur les 116 laiteries qui sont en partenariat avec l'Onil (Office national interprofessionnel du lait) seules 10 n'ont pas encore intégré le lait cru, il précise qu'un délai supplémentaire de trois mois a été accordé à une dizaine de laiteries pour intégrer le lait cru. Autres chiffres donnés par le ministre : 390 000 ha ont été identifiés pour l'accroissement du nombre d'exploitations agricoles et 15 000 ha de terres privées sont versés dans l'agriculture.


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