Algérie

3 000 voix pour entériner le statu quo



Au lendemain d'un vote âprement disputé, mais remporté haut la main par le maire par intérim sortant, de nombreux citoyens de la ville d'El Milia, qui ont nourri l'espoir de voir émerger une nouvelle équipe plus jeune et plus responsable dans la gestion des affaires de la commune, ont été surpris du résultat d'un scrutin qui a fini par entériner le refus du changement.Seulement un peu plus de 3000 voix sur les 52 000 portées sur le fichier électoral ont suffi pour faire la différence dans le décompte final de cette élection, dont le taux de participation n'a pas dépassé les 44%, avec quelque 19 000 votants. «3 000 voix sur 52 000 inscrits, c'est peu, cela signifie que ce score reste modeste par rapport à la majorité qui ne s'est pas exprimée», martèle un observateur de la scène politique locale.
Cette remarque ne change cependant rien à ce résultat qui a porté, et pour un troisième mandat consécutif, à la tête de la deuxième plus grande commune de la wilaya de Jijel, un homme pas du tout trop bavard, mais d'une efficacité déroutante dans ses ambitions, qui lui ont permis de se maintenir à son poste.
Amor Bouledjouidja, ex-instituteur septuagénaire, est, en effet, de nouveau, président de l'APC. Contre vents et marées, il s'est accroché à son poste sur une liste MPA, après avoir présidé cette même APC une première fois au nom du FNA, et une seconde fois sous la bannière du FLN.
Ce parcours n'est cependant qu'un détail dans le poids de la responsabilité qui pèse sur ses épaules, dans une commune qu'il a gérée durant deux mandats et qui est aujourd'hui confrontée à des problèmes aussi multiples qu'inextricables. De nombreux citoyens n'ont vu dans la réélection de cet homme que le maintien du statu quo dans une situation nécessitant pourtant un plan d'urgence pour son redressement. Il faut constater que dans la ville d'El Milia, il est plus que jamais permis de construire là où on veut et de squatter des espaces publics sans être inquiété.
Une ville engloutie sous les ordures, avec pour conséquence une nette dégradation de l'environnement et du cadre de vie. Une ville où on se permet de transformer en dépotoir un marché que l'Etat à mis à la disposition des citoyens pour lutter contre l'anarchie et le commerce informel. Et c'est dans cette ville qu'on se permet de lancer des projets de réfection des trottoirs à coups de milliards pour les défigurer, comme c'est le cas dans les rues du 20 Août et Zighout Youcef. Et c'est encore dans la ville d'El Milia que le bitume tend à disparaître sous l'effet de la dégradation du réseau routier.
Quant à l'AEP et à l'éclairage public, ils sont l'autre face misérable de cette ville. Depuis des années, l'écrasante majorité de la population ne reçoit l'eau qu'une fois par semaine, alors que la quasi-totalité des quartiers sont plongés dans l'obscurité dès la tombée de la nuit. En conséquence de cette situation, cette commune est devenue un souci de plus pour les autorités de la wilaya. «Le problème d'El Milia, ce sont ses élus», a-t-on très souvent soutenu dans les couloirs de la wilaya.


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