Algérie

2e journée de déontologie à Béchar : La responsabilité médicale et son implication pénale Actu Ouest : les autres articles


2e journée de déontologie à Béchar : La responsabilité médicale et son implication pénale Actu Ouest : les autres articles
La 2ème journée de déontologie médicale initiée hier par l'Ordre régional des médecins en présence du président du tribunal de Béchar et du procureur de la République a donné lieu à pas moins de dix communications de praticiens de la santé publique et privée suivies de larges débats sur la problématique souvent controversée de la responsabilité médicale et de son implication pénale.
Les praticiens de la santé, venus de plusieurs régions du pays, ont souligné, à travers leurs interventions, que la question de la lourde responsabilité médicale abordée sous ses multiples formes et aspects est à la fois complexe, délicate et
épineuse.Pour le procureur de la République, la présomption d'innocence du médecin est la même que celle dont tout citoyen jouit et constitue un droit intangible reconnu mais la loi qui engage la responsabilité médicale du médecin en cas de faute pendant l'exercice des fonctions dûment établie énumère quatre chefs d'inculpation : la maladresse, l'imprudence, l'inattention, la négligence ou l'inobservation.
Le magistrat a étayé ses propos par un exemple d'inculpation sans ambiguïté qui est celui de la négligence, dira-t-il, liée à l'absence d'un médecin appelé en urgence pour une intervention chirurgicale et à laquelle ce dernier ne répond pas. Mais auparavant, le Dr Bekkat Berkani Mohamed, président de l'Ordre national de déontologie médicale d'Alger a tenu, à l'ouverture de ces assises, à rappeler le profond malaise que traverse depuis longtemps le secteur de la santé en matière de déficit de spécialistes dans les régions du Sud et dont les spécificités sont reconnues par les pouvoirs publics.
«La solution ne réside pas dans le fait de ramener des spécialistes étrangers de contrées lointaines ne sachant parler ni notre langue ni le français et ce qui nécessite la présence permanente d'un interprète entre le médecin et le patient». Et d'ajouter qu'il faut «offrir des conditions favorables aux médecins algériens notamment en matière de rémunérations conséquentes et décentes».
Le Dr Khadir de l'ordre des médecins de Tlemcen a traité du thème de la relation médecin-malade et des rapports inégalitaires qui les lient notamment par un ascendant évident s'exerçant sur le patient du fait du pouvoir médical du praticien. Interrogé sur l'absence de réaction quant à la situation que vit l'hôpital «Mère et Enfant» de Debdaba qui s'illustre par un nombre élevé de décès «accidentels» de femmes admises lors des accouchements et un chiffre effarant de morts de nouveau-nés enregistré durant l'année 2011, le Dr Bendada Cheikh président de l'Ordre régional de déontologie médicale a rétorqué que l'organe éthique n'a pas été saisi par les plaignants pour pouvoir ouvrir une enquête.
Un autre médecin s'est élevé contre la rumeur publique relayée par certains médias, dit-il, concernant le trafic et la transplantation d'organes humains.«Je peux vous affirmer ici que de telles assertions sont fausses et infondées car scientifiquement et techniquement la transplantation d'organes humains est irréalisable dans nos hôpitaux», a-t-il ajouté. Le Dr Nafâa spécialiste de l'hygiène hospitalière et des infections nosocomiales a dressé un sévère et accablant réquisitoire contre les conditions dans lesquelles exercent nos médecins. Officiellement, dit-il, c'est 14% des patients qui sont atteints par les infections nosocomiales, un taux en deçà de la réalité, affirme-t-il.
«Notre pays n'a pas encore ratifié la convention de l'OMS à ce sujet», rappelle-t-il. «Je ne fais que voyager à travers le monde et visiter des hôpitaux de plusieurs pays et je peux certifier que nos établissements hospitaliers sont hors normes». Et d'ajouter que la «mauvaise gestion, la vétusté de plusieurs structures médicales, le non-respect des normes internationales, l'utilisation par les médecins d'instruments obsolètes d'intervention, le manque d'hygiène et l'absence de formation de personnels hospitaliers sont autant de facteurs qui favorisent l'apparition des infections nosocomiales qui se terminent par des décès», a conclu le spécialiste.
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