Mercredi, l'armée israélienne a poursuivi, pour le deuxième jour consécutif, son opération de grande ampleur contre le camp de Jénine. La particularité de cette deuxième attaque, c'est qu'elle se déroule avec le soutien évident des forces de sécurité de l'Autorité Palestinienne (AP). Dans le cadre de cette opération, l'entité sioniste a multiplié le nombre de points de contrôle en Cisjordanie qui sont passés à 898, a rapporté la Commission de résistance au mur et aux colonies. La même source a ajouté que « plus de 173 portails métalliques ont été installés après le 7 octobre 2023, dont 17 depuis le début de cette année ». Le ministère de la Santé à Ramallah a confirmé, hier matin, le décès d'une palestinienne à la suite d'une crise cardiaque à un point de contrôle au nord-est d'Al Khalil empêchant son transfert à l'hôpital. La première opération de mercredi a été menée, vers 1h du matin (heure locale) par les services de sécurité de l'AP. Citant des sources palestiniennes, Al Jazeera a rapporté qu'une « force spéciale des forces de sécurité de l'Autorité, déguisée en civils, a arrêté Ahmed Abu Amira, recherché par l'occupation israélienne, de la ville de Qabatiya à Jénine ». Vers 4h, les forces d'occupation ont pris d'assaut plusieurs villes et villages de Cisjordanie occupée, dont des localités du gouvernorat d'Al Khalil, notamment Sa'ir, Al-Dhaheriya, Shuyoukh, la région d'Al-Fahs, et le camp d'Al-Arroub. Plusieurs autres villes ont été assiégées à Bethléem, Ramallah et Nablous.
Toujours à Al Khalil, les forces d'occupation israéliennes ont informé les résidents de sept maisons à Idhna, d'une décision de démolition de leurs maisons, a rapporté l'agence de presse palestinienne Wafa. A Jénine, des images diffusées sur les réseaux sociaux montrent des bulldozers détruire les rues menant à l'hôpital gouvernemental dans la ville dont les portails étaient fermés, empêchant les voitures d'en sortir. Dans la nuit de mardi à mercredi, l'armée sioniste a arrêté 25 Palestiniens en Cisjordanie, dont d'anciens prisonniers, a indiqué l'Autorité des Affaires des Prisonniers.
Le Croissant-Rouge palestinien a confirmé, hier après-midi, que 4 personnes ont été blessées, dont une grièvement, par les tirs des forces d'occupation à Jénine.
Plus tard, le directeur de l'hôpital Al-Razi de Jénine a confirmé à Al Jazeera que 2 personnes ont été grièvement blessées par les balles de l'occupation après des affrontements devant l'établissement. Le même responsable a ajouté que les forces de sécurité de l'AP ont pris d'assaut la salle des patients de l'hôpital après avoir tiré des coups de feu.
Opération Jénine: dénonciations et mises en garde
Dans une déclaration à Al Jazeera, le vice-président du Conseil législatif palestinien, Hassan Khreisha, a appelé les responsables de l'AP à cesser leurs comportements. « L'opération de l'occupation à Jénine est une mesure de représailles (à l'échec sioniste à Ghaza, ndlr), dont le but ultime est l'annexion de la Cisjordanie et le déplacement de sa population », a déclaré le député Khreisha qui a également adressé un message à l'AP que « personne n'est en sécurité ». « Nous regrettons que des éléments de l'AP aient pris d'assaut l'hôpital Al-Razi à Jénine et nous appelons les responsables à mettre fin à cette situation anormale. Nous avions déjà communiqué avec l'AP et avons ressenti un sentiment de soulagement et le désir de mettre fin au conflit, mais nous avons vite été surpris par la poursuite des incursions menées par l'Autorité». De son côté, le Hamas a dénoncé « la participation des services de sécurité de l'AP à l'attaque de l'occupation contre le camp de Jénine», le «siège de l'hôpital Al-Razi» et la «chasse aux résistants», qualifiant cette attitude de «crime contre notre peuple et un déni du sang des martyrs». Le Hamas a appelé «toutes les factions de Cisjordanie à s'exprimer avec force pour mettre fin aux abus dangereux de l'AP et de faire face à l'agression de l'occupation». Toujours à propos de l'attaque sioniste, le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a déclaré, hier, qu'il existait «un risque qu'Israël cherche à annexer la Cisjordanie », la qualifiant de «violation totale du droit international». Le ministre jordanien des Affaires étrangères, Ayman Safadi, a souligné que «ce qui se passe en Cisjordanie pourrait déstabiliser la sécurité de la région». De son côté, la rapporteuse spéciale des Nations Unies sur la situation des droits de l'homme dans les territoires palestiniens, Francesca Albanese, a mis en garde, dans un message sur X, contre la possibilité qu'Israël commette un génocide en Cisjordanie similaire à celui qu'il a commis dans la bande de Ghaza.
Ghaza: l'armée sioniste continue de tuer
Mercredi, 4e jour du cessez-le-feu, Ghaza continue à compter ses martyrs. Dans son dernier rapport statistique quotidien, publié hier, le ministère de la Santé a revu à la hausse le nombre de victimes depuis le 7 octobre 2023. Le document fait état de 47.161 martyrs et 111.166 blessés. Sont compris dans ce bilan : 54 martyrs, dont les restes de 53 martyrs retrouvés sous les décombres et un qui a succombé à ses blessures, ainsi que 19 autres blessés. De son côté, la Protection civile de Ghaza a affirmé que les restes de 153 martyrs ont été retrouvés depuis le début de la mise en œuvre du cessez-le-feu, dimanche dernier. A propos des blessés, il faut savoir que dans plusieurs endroits à Ghaza, les snipers de l'armée génocidaire sioniste continuent de tirer sur les Ghazaouis qui se déplacent pour s'enquérir de ce qui reste de leurs quartiers et leurs habitations qu'ils ont été obligés de quitter sous les bombardements intenses. Hier, vers 16h (localement), le correspondant d'Al Jazeera a rapporté qu'un Palestinien est tombé en martyr et que d'autres ont été blessés par les balles de l'armée israélienne à Al-Shaboura, dans le centre de Rafah. Le journaliste a précisé que l'occupation avait ouvert le feu sur un certain nombre de Palestiniens alors qu'ils tentaient de rentrer chez eux. La police de Ghaza a également rendu public, hier dans un communiqué, le bilan de ses pertes après 471 jours d'agression sioniste.
Le document fait état de «plus de 1400 martyrs, dont des commandants, des officiers et des membres des forces de police, menés par le directeur général de la police, le général-major martyr Mahmoud Salah ». Ajoutant que « plus de 1950 de nos membres ont été blessés et 211 autres ont été arrêtés » par l'armée sioniste.
En outre, l'occupation a détruit « tous les quartiers généraux et commissariats de police de la bande de Ghaza », et a « incendié et détruit des centaines de véhicules et d'équipements appartenant à la police », ajoute le communiqué. La police de Ghaza affirme avoir commencé la mise en œuvre d'un « plan de déploiement » dans tous les gouvernorats de l'enclave, précisant que « dans les prochains jours » elle annoncera de « nouvelles mesures » pour assurer « la sécurité et la stabilité de la population ». Cette dernière est appelée à « coopérer pleinement avec les autorités compétentes et à respecter les instructions émises par celles-ci », mettant en garde contre « toute violation de l'ordre public ». « Les équipes d'ingénieurs en explosifs travaillent avec les autorités compétentes et les partenaires pour inspecter les endroits qui contiennent encore des restes d'obus non explosés », affirme encore la police de Ghaza qui demande à être « dotée de l'équipement nécessaire pour faire face à cette énorme quantité de déchets spéciaux ».
Par ailleurs, concernant les aides humanitaires, les Nations Unies ont confirmé l'entrée de « plus de 2.400 camions dans la bande de Ghaza » depuis le début du cessez-le-feu, a rapporté Al Jazeera.
Posté Le : 23/01/2025
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : se rebiffer pour recouvrer toute sa souveraineté ...
Source : www.lequotidien-oran.com