Algérie

2e colloque international sur le RATEM 2018 : Le Roman Algérien entre Tradition Et Modernité



2e colloque international sur le RATEM 2018 : Le Roman Algérien entre Tradition Et Modernité
« Les femmes écrivaines n’ont pas toutes les mêmes motivations lorsqu’elles écrivent. Elles ne partent pas aussi du fait qu’elles sont du sexe opposé, mais qu’elles ont un besoin d’écrire, pour dénoncer une réalité et s’y positionner en tant que femme». Une idée que défend l’écrivaine Maïssa Bey, auteure de bien d’ouvrages littéraires ( L’une et l’autre, Bleu, Blanc, Vert, Hiziya …) dans son intervention au 2e Colloque international sur le roman algérien entre tradition et modernité, organisé par la Facultés des lettres, des langues et des sciences humaines et sociales de l’université Tahri Mohamed de Béchar, et essentiellement consacré aux « Ecritures féminines algériennes de la post-indépendance : Tradition ou Modernité ? Maïssa Bey, dans une intervention intitulée « Ecriture de dedans et écriture de dehors » traduit ce besoin féminin d’écrire pour ne pas sombrer et pour vaincre la violence du silence, par le biais d’un style à la fois sensible, fragile et magnétique.
Elles seront ensuite plusieurs autres écrivaines et professeures de littérature à intervenir dans ce même contexte, à l’exemple d’Amina Azza Bekkat, écrivaine et professeure à l’université de Blida qui interviendra avec « Paroles de femmes dans Sonia ou le calvaire au féminin », Nadia Sebkhi avec « Thème central dans le récit Féminin et son apport à l’actualité », Magdalena Malinowska, Maître de Conférence à l’université Silésie à Katowice (Pologne) avec « Ecriture du corps chez les romancières algériennes », Karen Bouwer, professeure de littérature française à l’université de San Francisco, avec « Le genre du texte : A la rencontre d’Amina Mekahli, et bien d’autres intervenantes, dans les trois langues, venues de Pologne, de France, d’Egypte, des Etats Unis et d’Algérie. Il convient de souligner qu’à travers les différentes interventions de ces écrivaines algériennes, auxquelles ont bien pris part les présents, ainsi que durant toutes les plénières, on aura souvent évoqué le constat d’une certaine régression littéraire entre les écrivains et les écrivaines et dont les femmes en seraient à l’origine, même si celles-ci occupent l’espace quotidien dans lequel elles se sont pourtant bien investies, sans pour autant que les mentalités aient pu progresser ; la transgression ( par la femme) de l’espace privé vers l’espace public s’est concrétisé grâce à l’écriture. Enfin, tous s’accordent à reconnaître que les écrivaines algériennes ne font que transcrire une représentation de la société dans son vécu, son quotidien, sa douleur…par le biais d’une écriture féminine, reconnue pour être un genre littéraire fortement attaché à l’identité.
Ce qui ne manquera pas de susciter l’intérêt de la bisexualité, en tant qu’autre identité dans l’écriture féminine et que Flaubert appelait « le 3e sexe ». Tout au long de cette rencontre littéraire, des travaux d’ateliers auront eu à débattre 4 axes de réflexion, à savoir le regard féminin sur le roman algérien, l’interrogation sur le style de l’écrivaine algérienne, l’écrivaine entre l’histoire vécue et l’histoire racontée et le genre romanesque préféré chez les écrivaines algériennes, entre récits de vie/autofictions et romans. Quoiqu’il en soit, l’écriture féminine d’expression française en Algérie n’est pas sans affronter des obstacles, liés au déficit en librairies et espaces de vente de livres et à cette inquiétante régression de la lecture, un constat amer mais bien vivant au sein de notre société.



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