Algérie

280 milliards d'euros d'actifs en jeu



Le FMI chiffre la récession en Grèce à - 3 % en 2011. «Un an après le plan de rigueur, c’est toujours le moment le plus dur : le pays subit tous les coûts de l’ajustement sans en voir encore les bénéfices», résume Antonio Borges, qui reste optimiste pour le redressement de la Grèce à long terme.
À l’unisson avec les responsables européens, le FMI écarte l’option d’une restructuration de la dette grecque. «La Grèce peut soutenir le poids de sa dette», assure Antonio Borges, contredisant le jugement d’une majorité d’économistes de banque interrogés la semaine dernière par Reuters. Premier créancier de la Grèce aux côtés de l’UE, le FMI n’est pas neutre sur la situation financière du pays. Son point de vue n’en reste pas moins instructif, surtout si le Fonds participe à un deuxième sauvetage, comme il le sous-entend. «Leurs dettes sont importantes (350 milliards d’euros en 2011, NDLR) mais leurs actifs aussi», rappelle Antonio Borges. Pour sa part, la Commission européenne vient de dégrader  ses prévisions économiques pour la Grèce, tablant désormais sur une contraction  économique plus forte cette année et sur une réduction des déficits publics moins rapide, rapporte l’AFP. Dans ses prévisions économiques de printemps, Bruxelles table sur une diminution du produit intérieur brut (PIB) de 3,5% du PIB. Dans ses prévisions précédentes en novembre, elle visait une baisse un peu   moins forte, de seulement 3%, qui correspond aussi à l’hypothèse retenue par le gouvernement grec pour confectionner son budget.  Sur le plan du déficit public, Bruxelles estime désormais qu’il devrait atteindre 9,5% du PIB cette année et 9,3% en 2012, contre des prévisions de   respectivement 7,4% et 7,6% précédemment. Athènes table aussi officiellement sur un déficit de 7,4% cette année.   
La dette publique à 166,1% en 2012
La Commission a aussi dégradé ses prévisions pour la dette publique, qui  devrait grimper à 157,7% cette année et 166,1% en 2012 (contre 150,2% et 156%  attendus avant). La Grèce, assommée par une dette exorbitante, avait été au printemps 2010 le premier pays européen à réclamer une aide financière extérieure, entraînant l’ensemble de la zone euro dans une crise dont elle cherche encore à se sortir aujourd’hui. Un an plus tard, malgré des mesures d’austérité très strictes et impopulaires mises en place pour assainir ses finances, Athènes reste dans le collimateur des marchés. Les spéculations ont repris de plus belle ces derniers jours sur la nécessité d’une nouvelle aide extérieure, voire d’une restructuration de l’énorme dette grecque, jusqu’ici toujours démentie par les autorités. Le pays le plus endetté d’Europe serait sorti de récession au premier trimestre 2011, grâce à un rebond de l’activité de 0,8%, selon Eurostat et l’Autorité des statistiques grecque. Une surprise, après un plongeon de 2,8% sur les trois derniers mois de 2010, un chiffre profondément revu à la baisse par rapport aux premières estimations de -1,6%.  «La reprise de la croissance grecque est surprenante : nous nous attendions à la poursuite de la récession», reconnaît Thibault Mercier, économiste chez BNP Paribas. «Mais ce soubresaut, probablement porté par le commerce extérieur, ne change pas fondamentalement la donne : le programme d’austérité a un impact très fort sur la consommation des ménages. Les entreprises ne peuvent emprunter qu’à des taux très élevés et les banques, dont la santé dépend de l’état des finances publiques, n’ont qu’un accès limité aux liquidités.» En clair, elles ne peuvent que très difficilement accorder des crédits à leurs clients. Selon BNP Paribas, la récession n’est pas vaincue en Grèce car «les chiffres publiés ce jour (vendredi) ne donne pas de détails sur les composantes de la croissance et les chiffres sont souvent révisés fortement après la première publication», estime-t-on de même source. Autant de facteurs qui expliquent la révision à la baisse par la Commission européenne de ses prévisions pour l’économie grecque ce même vendredi. Elle table désormais sur une chute de 3,5% de l’activité, contre une chute de 3% auparavant envisagée. En conséquence, le déficit public devrait s’élever à 9,5% du Produit intérieur brut, contre 7,4% estimé précédemment.
L’optimisme du FMI
Malgré la crise de la dette dans les pays périphériques de la zone euro, le FMI se montre très optimiste pour la croissance du Vieux Continent en 2011 et 2012. Le Fonds prévoit toujours 2,4 % de croissance pour l’UE cette année, et 1,6 % pour la zone euro en 2011, avant 1,8 % en 2012, sans tenir compte du ralentissement de la production industrielle et une inflation en forte hausse. Le FMI insiste sur la «forte demande privée» en France, en Allemagne, au Benelux, dans les pays du Nord, et «l’excellente performance» des exportations germaniques et nordiques. Le FMI se montre également très élogieux à l’égard de la reprise «très robuste» dans les pays d’Europe centrale et orientale, redoutant même un risque de «surchauffe» à l’Est. «Dans l’ensemble, l’Europe - tant occidentale qu’orientale - s’en sort bien et nos projections pour les mois à venir sont même très positives», estime Antonio Borges, le directeur Europe du FMI, qui présentait hier son rapport à Francfort, au siège de la Banque centrale européenne. Pourtant, les banques européennes sont appelées à se recapitaliser d’urgence pour faire face à un éventuel choc financier sur les dettes d’Etat.                 


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