Algérie

28 jours pour sauver la Libye



Les rebondissements se multiplient en Libye, à moins d'un mois de la tenue des scrutins du 24 décembre et de la fin janvier 2022. C'est ainsi que l'émissaire de l'ONU, Jan Kubis, qui a annoncé la veille de la présentation de son rapport mensuel au Conseil de sécurité sa démission lui a déclaré être prêt à demeurer à son poste, le temps de la tenue de ces élections générales cruciales fin 2021 et début 2022. De son côté, la Haute Commission Electorale Nationale (HCEN) a annoncé le rejet de 25 des 98 candidatures dont les plus en vue concernent le maréchal Khalifa Haftar, qui contrôle de facto l'Est et une partie du sud du pays, l'influent ex-ministre de l'Intérieur, Fathi Bachagha, et le chef du gouvernement intérimaire, Abdelhamid Dbeibah. Elle avait indiqué mardi, au lendemain de la clôture du dépôt des candidatures, que 98 candidats, dont deux femmes, ont déposé leur dossier pour la présidentielle. Si ceux des trois personnalités citées ont été validés, la HNEC a annoncé mercredi le rejet des candidatures de Seif al Islam El Gueddafhi, de l'ex-secrétaire et argentier du défunt dirigeant, Bachir Saleh, et de l'un de ses anciens porte-parole, Khaled Kaïm parmi les 25 postulants exclus.La HNEC a expliqué avoir écarté ces candidatures en fonction de plusieurs textes de loi ainsi que de notes établies par le procureur général, le chef de la brigade criminelle de la police et le président de la Direction des passeports et de la nationalité. Elle a également affirmé que lesdits candidats «ne remplissent pas les conditions requises et n'ont pas versé tous les documents nécessaires».
S'agissant de Seif al-Islam El Gueddhafi, la HNEC a évoqué des articles de la loi électorale stipulant que tout candidat «ne doit pas avoir été condamné pour un crime déshonorant» et doit produire un extrait du casier judiciaire vierge. Fait prisonnier par les milices de Zenten en novembre 2011, Seil al Islam, 49 ans, avait été condamné à mort lors d'un procès expéditif en 2015 puis les milices de Zenten qui ont refusé de le livrer à la CPI l'ont libéré en 2017. Il s'est alors réfugié à Sebha, dans le sud du pays où prédomine l'importante tribu des Gueddadfha. En réaction à son exclusion, les dignitaires de plusieurs villes libyennes et notamment Sebha ont appelé au boycott de la présidentielle alors que plusieurs bureaux de vote ont été fermés dans l'ouest (Tripolitaine) sous la pression des milices hostiles à la candidature des représentants du régime déchu.
Mercredi dernier, le Conseil de sécurité des Nations unies s'est penché sur le dossier libyen pour exhorter l'ensemble des forces en présence à oeuvrer en faveur d'«un transfert de pouvoir pacifique» et réaffirmer son soutien au processus électoral ainsi que son engagement fort envers la souveraineté, l'indépendance, l'intégrité territoriale et l'unité nationale du pays, conformément à la résolution 2570/21.
Dans l'attente d'une formalisation du calendrier électoral, le Conseil de sécurité condamne toutes les manoeu-vres qui cherchent à saborder le processus onusien de sortie de crise, convaincu que seules des élections libres, équitables et crédibles peuvent assurer au peuple libyen des institutions représentatives et unifiées. Aussi, il demande à toutes les parties concernées par l'enjeu de «respecter les résultats» des élections, dans un esprit de dialogue et de réconciliation nationale. Faute de quoi, «tous les individus ou entités qui menacent la paix, la stabilité ou la sécurité de la Libye, obstruent ou sapent la réussite de sa transition politique, y compris les élections, peuvent subir des sanctions», a averti le Conseil de sécurité de l'ONU. Sera-t-il seulement entendu' La question est posée.


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