Des candidats au suicide certain
Selon les premières notes d'information, le passeur en question ne serait pas à son premier coup étant donné qu'il fait l'objet de recherches.
C'est un sujet d'actualité dominant, et qui continue à alimenter les débats de la scène locale, malgré les élections municipales pour lesquelles toute l'Algérie se prépare activement.
Il s'agit de la harga. Ce phénomène n'est plus un fait à prendre comme un simple point de vue ni encore à lénifier par un simple coup de colmatage. Il continue à prendre des ascensions multiformes, d'où les «boat-people» qui sont mis en branle ces derniers jours. La destination ciblée est l'Europe, très précisément l'Espagne. C'est du moins ce que révèle l'affaire déjouée avant-hier et traitée par les éléments de la Gendarmerie nationale de la commune d'El Ançor, localité située à l'extrême ouest de la corniche d'Oran. Dans cette affaire, cinq candidats au suicide certain, dont quatre jeunes venus d'Alger et s'apprêtant à prendre le départ à partir d'El Ançor vers l'Espagne. Leur traversée a été stoppée par une patrouille de la Gendarmerie nationale qui avait repéré les mouvements suspects des cinq jeunes. Arrêtés, ils ont été conduits vers les locaux de la gendarmerie pour enquête. Les éléments de la Gendarmerie nationale ont saisi l'embarcation, des bouées de sauvetage et une somme d'argent Passés aux aveux, les cinq jeunes gens n'ont pas tardé à dévoiler leur plan consistant à traverser la Méditerranée dans l'espoir de rallier les terres espagnoles en faisant appel aux services d'une autre personne leur ayant apporté une assistance matérielle, une embarcation pneumatique. Il s'agit là du passeur que les enquêteurs n'ont pas tardé à identifier dès que son signalement a été donné par les cinq harraga. Selon les premières investigations, le passeur en question ne serait pas à son premier coup étant donné qu'il fait l'objet de recherches. Les enquêteurs n'ont pas limité leurs recherches à l'interception des cinq harraga. Bien au contraire, ils ont, dans leur enquête ouverte, élargi leurs investigations dans l'espoir de remonter la filière tout en accentuant leur fixation sur d'éventuels complices ayant sans aucun doute joué un rôle de premier ordre d'autant plus que quatre des cinq harraga sont originaires de la capitale, Alger. Autrement dit, l'existence d'un intermédiaire ou encore de plusieurs autres parties activant dans ce domaine n'est pas à écarter. S'agit-il d'un réseau spécialisé' «Aucune piste n'est à écarter», dira-t-on ajoutant que «rien -n'indique que des réseaux solides alimentent davantage un tel phénomène». D'autant que, explique-t-on, nombreux ont été les passeurs qui ont été arrêtés, traduits devant les tribunaux, jugés et condamnés. C'est le cas de trois individus qui ont été jugés récemment et condamnés à cinq années de prison ferme.
Les mis en cause ont été accusés d'avoir apporté assistance aux candidats à la mort certaine, des harraga ayant pris le départ à partir de la côte d'Oran, plus précisément de Bousfer. Cette affaire a commencé lorsque les gardes-côtes de la façade ouest du pays sont, lors de leur sortie, tombés, nez à nez avec une embarcation de fortune qui a fait naufrage en pleine mer causant deux morts par noyade. Ayant réussi à sauver le reste des membres, les gardes-côtes d'Oran ont remis les rescapés entre les mains des enquêteurs qui, eux aussi, ont passé au crible cette affaire qui n'a pas tardé à être tirée au clair, en arrêtant les principaux accusés spécialisés dans la fourniture des moyens matériels aux candidats à l'eldorado incertain. En tout état de cause, un tel phénomène nécessite un traitement à la hauteur de la plaie gangrenant la jeunesse en quête du bien-être, quitte à affronter tous les dangers la guettant une fois en haute mer.
D'autant plus qu'ils sont conscients d'une telle réalité irréfutable. Combien sont-ils ces jeunes ayant perdu la vie en tentant la traversée' En fin de semaine, cinq jeunes, dont deux sont du quartier de Carteaux, ont trépassé en pleine mer, leurs cadavres ont été rejetés par les vagues près de la plage de cap Carbon dans la localité d'Arzew. Les interceptions ne sont pas en reste. La semaine passée, la tentative de traversée de près d'une quarantaine de harraga a été déjouée par les gendarmes. Dans cette affaire, trois membres de ces voyages «organisés» ont été arrêtés. Au cours de leurs investigations, les enquêteurs ont saisi d'importants équipements destinés à la mise à la disposition des jeunes candidats à la mort, dans l'offensive qu'ils ont opérée dans la localité de Kristel, dans la commune de Gdyel, localité située dans la partie nord-est d'Oran. Les enquêteurs ont saisi des moteurs, une embarcation pneumatique, du carburant, un véhicule et une somme d'argent. C'est en tout cas, la saignée, l'Algérie se vide-t-elle de ses jeunes' En attendant des réponses à la hauteur d'un tel phénomène, il est à noter que l'année 2016 a été marquée par l'arrestation par les forces navales de la façade maritime ouest, de pas moins de 760 candidats à l'immigration clandestine. Au cours de la même année, plusieurs dizaines de tentatives de la traversée ont été déjouées. Il s'agit là d'une pathologie à prendre sérieusement en compte en lui prescrivant un traitement devant stopper net sa métastase. Par ailleurs, les éléments des gardes-côtes de la wilaya de Annaba ont intercepté dans la soirée de jeudi à vendredi, 22 prétendants à l'émigration clandestine, apprend-on de source maritime.L'opération a été opérée lors d'une patrouille de routine, lorsque les vigiles de la mer ont repéré à quelque 7 miles marins au nord de Ras-El-Hamra, deux embarcations de fabrication artisanale, avec à leur bord 11 émigrants clandestins chacune, a précisé la même source. Agés entre 19 et 40 ans, les 22 harraga ont depuis la plage de Sidi Salem tenté de rejoindre l'autre rive de la Méditerranée, vers la Sardaigne. Originaires de Souk Ahras, d'Alger et de Annaba, les candidats à la traversée de la mer, décidés à tenter l'aventure, ont opposé une certaine résistance, mais, peine perdue, face aux gros moyens déployés par les gardes-côtes, qui ont pu avoir le dernier mot. Interceptés, les 22 harraga ont été reconduits à la station maritime où ils ont été pris en charge par les éléments de la Protection civile, pour le contrôle médical, avant de remplir les formalités d'identification identitaires et judiciaire, aux fins d'être déférés par-devant le magistrat instructeur relevant du tribunal de Annaba, qui décidera des procédures juridiques et des mesures nécessaires à prendre à leur encontre.
Par ailleurs, il est à noter que durant la semaine écoulée, les éléments des gardes-côtes sont parvenus à mettre en échec, une tentative d'émigration clandestine pour 33 harraga, lors de deux opérations distinctes. Âgés entre 16 et 34 ans, les candidats à la traversée illicite des eaux territoriales sont, pour la plupart originaires des wilayas de l'est et du centre du pays. Les harraga ont été soumis aux mêmes mesures: contrôle médical et audition, avant leur passage devant les instances juridiques de la wilaya de Annaba, qui les ont condamnés à une amende de 20.000 DA, pour tentative de quitter clandestinement le pays par mer.
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Posté Le : 23/10/2017
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Wahida BAHRI et Wahib AIT OUAKLI
Source : www.lexpressiondz.com