Algérie

27 décembre 1978 - 27 décembre 2020 Boumédiène : Un homme qui a marqué l'histoire et qui ne laisse personne indifférent



27 décembre 1978 - 27 décembre 2020 Boumédiène : Un homme qui a marqué l'histoire et qui ne laisse personne indifférent


Houari Boumédiène, 2e chef d’État de la République algérienne (1965-1978), est décédé le 27 décembre 1978 emporté par une mystérieuse maladie à l'âge de 46 ans. 42 ans après, les causes de sa mort ne sont toujours pas connues.
Boumédiène, fut un militaire et un homme politique hors pair. "L'austérité, l'amour de la solitude et du travail sont les traits dominants de la personnalité de Mohamed Boukharouba (devenu dans la clandestinité le colonel Houari Boumédiène, «grand vieux jeune homme mince et fin»), qui assume, après l'éviction de son rival Ahmed Ben Bella, le 19 juin 1965, les triples fonctions de président du Conseil de la révolution (chef de l'État), de président du Conseil des ministres et de ministre de la Défense" (Encyclopédie Universalis).
Après des études à l'université d'El Azhar au Caire, il est Chargé par le Front de Libération nationale (FLN) de convoyer le matériel militaire d'Égypte vers les frontières algéro-marocaines, il débarque clandestinement sur une plage d'Oranie en 1955. Chef de la wilaya V (Oranie) en 1957, puis chef de l'état-major de l'Armée de libération nationale (ALN) à Tunis (1960), il met en place l'«armée des frontières» depuis son PC de Ghardimaou.
Le Gouvernement provisoire de la République algérienne, qu'il inquiète, le destitue en juillet 1962, mais il s'allie à Ben Bella, qui vient de supplanter Ben Khedda. Nommé vice-président du Conseil et ministre de la Défense, il transforme l'ALN en ANP (Armée nationale populaire).
En 1965, celle-ci est son point d'appui pour la réussite de son coup d'État contre Ben Bella. Il est en conflit avec celui-ci depuis le premier congrès du FLN en 1964.
On peut , à juste titre critiquer le coup d'état qui l'a placé au pouvoir le 19 juin 1965 et la répression qui en a découlé ainsi que l'absence de démocratie qui a caractérisé la période de son pouvoir. Mais l'objectivité dicte de reconnaitre que cette absence de démocratie, à replacer dans le contexte de l'époque, n'est pas le fait d'un homme, fut il chef d’État, elle est le fruit des luttes du mouvement de libération contre l'occupation coloniale mais aussi des luttes de leadership entre les différentes fractions et groupes politique du mouvement de libération nationale.
Ceci dit, aucune personne objective ne peut nier que Boumédiène, fut un homme honnête, patriote, qui a consacré toute son énergie au parachèvement de la souveraineté du pays et à l'édification nationale. Il répétait souvent qu'il ne se trouvait dans son élément qu'au milieu des paysans pauvres qui furent le vivier des hommes de la révolution.
Parmi ses réalisations on peut citer :
- la nationalisation des richesses nationales ponctuées par celles des hydrocarbures le 24 février 1971. Le prix du pétrole en son temps, contrairement à ce qui se raconte à droite et à gauche, se situait entre 2 et 12,59 dollars le baril mais 50% des recettes du pays étaient investies dans les infrastructures socio économiques qui auraient pu constituer, sans la politique antinationale qui a suivi sa disparition, un véritable tremplin pour la sortie de l'Algérie du sous développement,
- le lancement des bases d'une industrie industrialisante, la mise en place de grandes sociétés nationales couvrant tous les secteurs d'activité économiques accompagnées par des instituts de formation hautement spécialisés qui ont donné à l'Algérie des dizaines de milliers de techniciens et d'ingénieurs dans plusieurs
spécialités,
- la construction des écoles et universités ouvertes gratuitement et à tous les paliers, à tous les enfants d'Algérie,
- la construction d’hôpitaux et de dispensaires de proximité dans le cadre d'une médecine totalement gratuite qui a permis de diviser par trois le taux de mortalité sur une période d'à peine 15 ans,
- le lancement, en 1971, de la révolution agraire qui a consisté en la limitation de la grosse propriété foncière et la distribution des terres aux paysans pauvres selon le principe "la terre à celui qui la travaille" et la construction de 1000 villages socialistes au profit des paysans. Le but étant l'auto suffisance alimentaire pour l'Algérie et une vie digne pour la paysannerie "colonne vertébrale de la Guerre de libération nationale",
- D'autres grands projets à l'image de la route transsaharienne, construite par des moyens nationaux avec la précieuse collaboration de l'ANP, ou la construction du barrage vert, essentiellement par l'ANP, pour arrêter l'avancée du désert...
Boumédiène avait dit un jour :
"on pourra cracher sur ma tombe après mort, mais personne ne pourra cracher sur les grandes réalisations de l'Algérie à l'image d'El Hadjar".
Sur le plan international il fut un grand visionnaire. Solidaire avec la cause palestinienne, On lui doit l'affirmation "avec la Palestine dhalima aouw madhlouma".
Soutien inconditionnel de toutes les luttes anti coloniales (Amilcar Cabral avait dit : les musulmans vont en pèlerinage à La Mecque, les chrétiens au Vatican et les mouvements de libération à Alger !".
Il fut l'un des principaux porte parole des peuples du tiers monde pour leur émancipation et leur lutte contre la pauvreté et l'ignorance. A la conférence des États islamiques, réunie, en 1974, à Lahore (Pakistan), il avait déclaré "les Hommes ne veulent pas aller au Paradis le ventre creux. (...) Les peuples qui ont faim ont besoin de pain, les peuples ignorants de savoir, les peuples malades d´hôpitaux."
Visionnaire aussi au sujet des injustices qui caractérisaient les relations internationales, il fut l'avocat par excellence des pays en développement. C'est en leur nom qu'il revendiquait de haute voix "un nouvel ordre économique mondial" plus juste et plus égalitaire.
Il est mort à l'âge de 46 ans ne léguant aucune fortune à ses héritiers "3ache ma k'seb mat ma khala" aimait il répéter.
L'histoire lointaine et récente de l’Algérie reste à écrire, objectivement, sans passion pour comprendre aujourd'hui et construire demain. Les Algériens ont le droit de connaitre leur histoire faite de grandeurs mais surtout de bravoure.
Dans l'attente on ne peut que rendre Hommage à ce grand homme, fils de la paysannerie algérienne, qui a marqué l’Algérie et le monde !



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