Algérie

26 morts, 177 blessés C'est l'oeuvre du GSPC, selon Zerhouni



Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M. Noureddine Yazid Zerhouni, a affirmé que les deux attentats perpétrés hier à Hydra et Ben Aknoun sont l'oeuvre du GSPC. Intervenant à l'occasion d'une conférence de presse organisée spécialement pour éclairer l'opinion publique sur le nouveau drame qui venait de frapper notre pays, le ministre soulignera clairement qu'il n'y a aucun doute sur les commanditaires des deux attentats qui ont ciblé le Conseil constitutionnel et le Haut commissariat aux réfugiés (HCR), un organisme relevant des Nations unies (ONU). Cette certitude, expliquera le ministre, fait suite aux aveux des membres du réseau qui a organisé les attentats du 11 avril dernier et qui avaient ciblé, pour rappel, le palais du gouvernement et la division Est de la police judiciaire de Bab Ezzouar. Selon M. Zerhouni, les terroristes arrêtés après les attentats du 11 avril ont clairement avoué l'intention du GSPC de cibler un certain nombre d'édifices publics dont faisaient partie justement le Conseil constitutionnel et le HCR. Pourquoi alors les terroristes du GSPC ont choisi la journée d'hier pour exécuter leurs plans ? Zerhouni qui n'avait pas fait référence une seule fois à Al-Qaïda, qui avait pourtant revendiqué les attentats, dira que vraisemblablement les terroristes n'ont pas trouvé le moyen de pénétrer la capitale à cause du dispositif de sécurité mis en place à l'occasion des élections locales. Cependant, le ministre qui a reconnu qu'il y a eu une baisse de vigilance juste après les joutes électorales, a déclaré qu'il n'y a pas plus facile que de placer une bombe, particulièrement à travers une aussi grande ville qu'est Alger. «J'ai toujours expliqué que nous ne sommes pas à l'abri de ce genre d'attentats», a déclaré M. Zerhouni en précisant toutefois que «ce genre d'acte constitue une preuve que cette organisation (le GSPC ndlr) est en perte de vitesse». Y a-t-il eu défaillance des services de sécurité ? Le ministre écartera tout de go cette hypothèse en soulignant toutefois qu'il n'existe pas un dispositif efficace à 100%. Yazid Zerhouni rappellera, à cet effet, tous les succès remportés par les services de sécurité qui avaient, dit-il, démantelé plusieurs réseaux et arrêté plusieurs terrorises. Y aura-t-il des mesures particulières qui vont être prises pour faire face à ce type d'acte terroriste ? Le ministre de l'Intérieur répondra que les services de sécurité et l'armée prendront les mesures qui paraissent nécessaires pour protéger les citoyens. Par ailleurs, le bilan arrêté hier à 16h, poursuit le ministre de l'Intérieur, fait état de 22 morts et 177 blessées. 10 personnes, dont trois d'origine asiatique, ont péri dans l'attentat contre le HCR, alors qu'une douzaine d'autres victimes sont mortes au niveau du Conseil constitutionnel à Ben Aknoun. Le bilan a été revu à la hausse, deux heures plus tard, pour atteindre les 26 morts. Zerhouni apportera un démenti catégorique aux rumeurs qui faisaient état de la mort de plusieurs fonctionnaires du HCR. «Nous n'avons recensé pour l'heure que trois blessés, deux Sénégalais et une Libanaise, parmi le personnel du HCR», a déclaré le ministre qui fera tout de même savoir que l'identification d'autres victimes est toujours en cours. Le ministre de l'Intérieur a tenu cependant à rassurer que parmi les 177 blessés dénombrés, 53 seulement ont transité par l'hôpital et devaient dans leur majorité regagner leur domicile dans la soirée d'hier. Interrogé sur le bus du COUS qui était sur les lieux lors de l'attentat, le ministre a fait savoir que, fort heureusement, le bus en question était occupé uniquement par le chauffeur (décédé sur le coup) et deux graisseurs sortis miraculeusement avec des blessures. Concernant les procédés utilisés par les terroristes, Zerhouni qui n'a pas voulu s'étaler là-dessus pour les besoins des investigations, a affirmé toutefois qu'en ce qui concerne l'attentat contre le HCR, un témoin oculaire a vu une petite voiture tractant une citerne avant d'exploser devant l'édifice. Le ministre dira qu'il y a de «fortes possibilités» que cet attentat soit l'oeuvre d'un kamikaze. Pour ce qui est de l'attentat contre le Conseil constitutionnel, le conférencier soulignera qu'il a été perpétré à l'aide d'une petite voiture. Interpellé sur le refus des services de sécurité de laisser passer les journalistes sur les lieux des deux attentats, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales dira qu'aucune instruction n'a été donnée pour empêcher les médias de faire leur travail en expliquant, cependant, que lors des attentats la priorité était d'évacuer rapidement les blessés, d'autant plus que les services de sécurité avaient suspecté la présence d'une autre bombe dans les parages.


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