L'île sicilienne de Lampedusa est devenue un véritable mouroir de l'immigration
clandestine. Hier, un autre drame de l'immigration est annoncé par les médias
italiens avec la découverte des corps à demi composés de 25 immigrants
clandestins.
Un drame de plus qui montre à quel
point la situation est devenue critique notamment après la crise libyenne. Hier,
les gardes-côtes italiens ont annoncé la découverte des corps de 25 migrants
dans la cale d'une embarcation de fortune transportant 271 immigrants
clandestins, qui a été secourue et accompagnée au port de l'île sicilienne de
Lampedusa. Les 25 migrants retrouvés morts dans la cale de la barque, tous des
hommes jeunes, seraient décédés par asphyxie, selon le témoignage des personnes
qui étaient à bord. Dans une première reconstruction des faits, il semble que
les victimes aient été les premières à embarquer à bord de la barque longue de 15 m et se soient installées
dans la cale à laquelle elles auraient accédé à travers une trappe de 50 cm de large. Peu de temps
après, de nombreux autres migrants avaient pris place à bord de l'embarcation, mais
quelques heures après le début de la traversée, les gaz dégagés par le moteur
rendaient l'air irrespirable dans la cale. Les infortunés qui s'y trouvaient
avaient tenté de remonter, mais ils ont été empêchés, faute d'espace à bord, selon
les déclarations de témoins. Au bout des trois jours qu'a duré la traversée, les
migrants bloqués dans la cale ont été retrouvés morts par asphyxie et leurs
corps ont été récupérés par la protection civile, "dans un état de
décomposition partielle", selon les gardes-côtes. L'enquête ouverte par le
procureur d'Agrigente (Sicile) sur cette affaire suggère qu'il y ait eu crime (non-assistance
à personne en danger de mort et délit d'immigration clandestine). ''Nous allons
faire une autopsie sur les corps afin de reconstituer avec précision la cause
du décès, bien que d'après les premiers éléments de l'enquête, il semble que la
mort ait été causée par l'asphyxie'', a déclaré le procureur d'Agrigente, Renato Di Natale.
Depuis le début de l'année, avec
les crises successives en Tunisie et en Libye, plusieurs milliers d'immigrants
clandestins ont rallié l'Italie, via l'île de Lampedusa. Des morts, il y en a
eu malheureusement. Le drame le plus spectaculaire est celui d'une barque qui a
chaviré début avril dernier et coulé rapidement, entraînant la mort de 20
personnes et plus de 150 disparus. Des dizaines d'autres trouveront la mort
quelques semaines plus tard, lorsqu'un vaisseau de guerre français refusera d'assister
une embarcation en difficulté près des eaux italiennes. Selon l'organisation
internationale pour les migrations (OIM), il y a eu 25.867 immigrés clandestins
qui ont atteint le territoire italien dont 23.000 à partir de Lampedusa, dans 390
barques depuis le début de l'année. Une pression énorme sur les autorités
italiennes qui gèrent difficilement ce phénomène, alors que la contestation des
''sans papiers'' est devenue l'autre pendant de l'immigration clandestine.
Hier dans la ville de Bari, dans le sud de l'Italie, des demandeurs d'asile
ont bloqué une route et une voie ferrée, à proximité d'un centre d'accueil de
migrants pour exiger le statut de réfugiés. Le mouvement de protestation a été
suivi d'affrontements avec les forces de l'ordre. Les migrants, dont la nationalité
n'a pas été divulguée par les autorités italiennes, ont notamment jeté des
pierres contre les policiers. Les affrontements ont fait 35 blessés selon des
médias italiens, 35 blessés dont 20 policiers selon un décompte de " Reuters
". Les manifestants, qui sont plusieurs centaines et pour certains armés
de barres de métal, ont bloqué la voie ferrée avec de grosses pierres et allumé
des feux le long de la voie. La circulation des trains a été suspendue et
plusieurs trains régionaux ont dû être retardés ou annulés. Les manifestants
protestaient contre les lenteurs administratives retardant le traitement de
leurs dossiers de demande du statut de réfugiés. Ils seraient plusieurs
milliers de Tunisiens et Libyens notamment. Le secrétaire d'Etat à l'Intérieur Alfredo
Mantovano a aussitôt demandé "des sanctions
contre ceux qui seront reconnus responsables de ces actions". Le centre d'accueil
des migrants de Bari est secoué" au moins une fois par mois par de
violentes manifestations des immigrants, qui demandent une régularisation de
leur situation sur le sol italien de crainte des reconduites aux frontières.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 02/08/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Yazid Alilat
Source : www.lequotidien-oran.com