25 grands projets à la va-vite

Les ministres qualifient cette manifestation de grand défi que le pays s'évertue à relever, mais à quel prix 'En visite d'inspection, hier, à Constantine, la ministre de la Culture Khalida Toumi était accompagnée du ministre du Logement, de l'Habitat et de la Ville, Abedelmajid Tebboune, un renfort certain qui devait la conforter dans tout ce qui a été programmé pour l'événement que la ville accueillera en 2015. Pas moins de 25 projets ont été prévus, nécessitant des crédits très importants et des délais à respecter pour être au top le jour «J», soit le 16 avril 2015. Toutefois, l'on retiendra que tous ces projets ont été passés de gré à gré, une formule, sujette à beaucoup de questionnements.Si l'argument avancé concerne le retard accumulé quant à l'aval de tous ces projets, la procédure comporte des risques certains d'abus, de surfacturation et autres détournements. Un comptable que nous avons questionné, dira à ce sujet : «25 grands projets avec des délais relativement courts et cette phobie des responsables à privilégier le facteur temps, n'est pas pour permettre un suivi rigoureux des crédits alloués et c'est autant de prétextes qui pourraient justifier des surcoûts faramineux, nous avons connu ces cas de figure dans d'autres projets et celui de l'autoroute est éloquent à plus d'un titre.» Les ministres qualifient cette manifestation de grand défi que le pays s'évertue à relever. Mais à quel prix 'Pour être dans le même sillage de sa collègue de la culture, le ministre du Logement, de l'Habitat et de la Ville, en sa qualité de présentateur des projets en Conseil des ministres, dira : « La cadence est acceptable, nous sommes dans les délais et je ne puis que remercier l'ensemble des acteurs de ces projets de tous les efforts consentis.» Il ajoutera en guise de recommandation à l'adresse des autorités locales de la wilaya : «Nous comptons sur l'esprit de coordination qui doit prévaloir entre tout l'exécutif de la wilaya pour une réussite totale de cet événement majeur.»En revanche, malgré tous ces satisfecit, l'on comprend mal le refus des deux ministres d'accorder aux journalistes, présents en force, un point de presse, à l'issue de la réunion qui s'est déroulée au siège de la wilaya, à la cité Daksi. Plusieurs questions allaient être posées, notamment les raisons qui ont poussé le groupe espagnol à se retirer de deux projets, mais surtout, les réévaluations qui ont toujours cours.Le volet purement culturel, à savoir les programmes retenus, se caractérise par une certaine opacité. On aurait aimé, au moins, avoir une esquisse qui nous renseignerait sur la portée des messages culturels que notre pays pourrait privilégier, au regard du contexte international qui prévaut.