Algérie

24ème sommet de l'OTAN : Tous avec les USA



Bien que l'Afghanistan ait été au c?ur des discussions atlantistes ainsi que la redéfinition du concept stratégique de l'Alliance, la nomination du Premier ministre danois au poste de secrétaire général de l'OTAN a aussi pesé sur les travaux du sommet.

Alors que Strasbourg bouillonnait sous la répression féroce qui s'est abattue sur les manifestants anti-OTAN, les chefs d'Etat atlantistes se trouvaient tous à l'intérieur du Palais de la musique, pour tenir leur dernière réunion et sanctionner leurs travaux par un communiqué final. Ils ont pris beaucoup de retard en raison des intenses pourparlers qu'ils ont menés à propos de la nomination du remplaçant du secrétaire général de l'OTAN. Depuis l'ouverture de ce sommet, il était question, sur proposition d'Angela Merkel, soutenue par Nicolas Sarkozy, de retenir à cet effet, le nom d'Anderson Rasmussen, le Premier ministre danois qui avait défendu la publication dans son pays, de caricatures qui avaient choqué le monde musulman. Ce qui a poussé la Turquie de Abdellah Gül à catégoriquement rejeter cette nomination, du moins pour un temps, celui de la durée du sommet. Berlusconi s'est aussi, hier, longuement entretenu avec son homologue turc, Erdogan, pour tenter de le faire changer d'avis. Accroché à son téléphone, Berlusconi n'a d'ailleurs pas traversé, en même temps que les autres chefs d'Etat, la passerelle marquant la frontière entre la France et l'Allemagne et symbolisant «l'amitié franco-allemande » que Sarkozy a voulu sceller à l'occasion de ce 60ème anniversaire de l'OTAN.

Un journaliste à la Maison-Blanche a, par contre, dit c'est aussi à cause du tête-à-tête qui a réuni Obama et le Premier ministre grec que les travaux du sommet ont été retardés d'une bonne heure.

Le président américain tenait à cette rencontre, parce qu'il tient aussi à ce que la Macédoine, à qui la Grèce pose des problèmes, intègre l'OTAN.

Ce n'est que vers 11h 30 que les chefs d'Etat sont entrés dans la salle de conférence pour écouter les interventions de Sarkozy, Merkel et Obama. Avant eux, c'est le secrétaire général sortant qui leur avait demandé de se mettre debout en «reconnaissance à tous ceux qui ont donné leur vie au service de notre Alliance». Jaap De Hoop Scheffer avait noté que «ce sont 70 000 morts, hommes et femmes, qui ont servi «sur le théâtre des opérations de l'Alliance». Il rappellera que l'OTAN est née après l'adoption, le 4 avril 1943, du traité de Washington.

Il estime aujourd'hui, à l'occasion de ce 60ème anniversaire, qu'il s'agit «d'adapter l'Alliance, avec la volonté politique, la stratégie et l'organisation nécessaires». Scheffer évoquera le sujet phare de ce 24ème sommet à savoir l'Afghanistan, pour souligner qu'il «faut aider les Afghans à s'engager sur la voie d'un avenir meilleur (...) où ils ne représenteront plus une menace à la sécurité internationale». Il rappelle que «les principes fondamentaux des Alliés sont une communauté transatlantique forte et une sécurité indivisible».

Le secrétaire général sortant saluera la décision de la France de réintégrer le commandement des forces intégrées de l'OTAN, après 43 ans de «boycott». Décision qui, a-t-il dit, «renforcera davantage la cohésion de notre Alliance». Le président français en explique les raisons en affirmant que «la France reprend toute sa place dans l'Alliance parce que sa position n'était pas comprise. Nous sommes de la famille, nous sommes dans la famille, nous avons nos convictions, nous voulons être des amis et des alliés debout. Chacun ici peut compter sur la France et la France peut compter sur tous ceux qui sont autour de cette table». Sarkozy estime, en outre, qu'«il faut rénover le concept stratégique qui date de 1999. (...) On a changé de siècle». Le président français avait commencé avant toute chose, par souligner à propos de l'organisation de ce sommet dans deux villes française et allemande (Strasbourg et Kehl), que «l'Allemagne et la France, c'est un symbole, l'OTAN doit être au service de la paix, pas de la guerre. Le fêter ensemble, cela montre bien cette volonté de paix qui n'est pas un choix mais un devoir». A propos de l'Afghanistan, Sarkozy saluera «la nouvelle conception de l'administration américaine (...). Nous n'avons pas le droit de perdre, nous ne sommes pas contre les Afghans, nous sommes avec eux». A Obama, il dira «qu'il sache qu'il a ici des amis. Les Etats-Unis ont besoin d'un allié fort», à savoir l'Europe de la défense que Sarkozy affirme «ne pas être en opposition avec l'OTAN».

La chancelière allemande sera brève à ce sujet et fera juste savoir que «les soldats allemands font désormais leur service sur le sol français». Pour ce qui est de l'Afghanistan, elle a déclaré que «c'est un peu l'épreuve de vérité. Il faut veiller à ce qu'aucun terroriste ne puisse vivre dans ce pays».

Le SG sortant de l'OTAN rappellera l'admission officielle au sein de l'OTAN, depuis mercredi dernier, de l'Albanie et la Croatie. Le président américain commencera ainsi par reconnaître que ces deux pays ont «réalisé des résultats concrets (...) Nous sommes prêts à vous aider à vous rapprocher encore plus des structures euro-atlantistes». Les Alliés se plaisent à noter que l'Albanie est le deuxième pays, après la Turquie, à intégrer l'OTAN. Obama attend, avait-il dit, «de saluer la Macédoine au sein de l'Alliance».

Il déclare que la porte de l'OTAN «(restera) ouverte pour d'autres pays». Pour ce sommet, il n'était pas question de rappeler la candidature de l'Ukraine et de la Géorgie pour ne pas provoquer Moscou, avec qui les Alliés, et à leur tête Obama, veulent dialoguer «sérieusement et sincèrement».






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