Algérie

24 kilogrammes de corail saisis à El Kala



Surpris en flagrant délit de braconnage du corail au large des eaux d' El Kala, les gardes-côtes algériens, portent un coup fort au sein des réseaux des braconniers de l'or rouge.Les éléments des gardes-côtes sont parvenus hier, à mettre fin à l'activité d'un réseau de contrebandiers, spécialisé dans le braconnage du corail, apprend-on de source maritime. L'opération est survenue au large des eaux territoriales d'El Kala dans la wilaya d'El Tarf, lorsque, ont précisé les mêmes sources, les vigiles de la mer, ont surpris des contrebandiers, en flagrant délit de braconnage du corail, en usant de filets dotés de la fameuse «croix de Saint-André». Un outil dont l'utilisation est fortement interdite, tout autant que l'«ingegno», appelé aussi «barre italienne». Cette grosse barre de fer traînant des chaînes avec des fauberts est tractée par un chalutier. Les effets de tels engins sont désastreux pour l'habitat du corail: rochers rabotés, cassés, retournés, ou recouverts de vase. De plus, beaucoup de branches cassées restent au fond. Dans cette affaire, le poids amarré est accroché à une embarcation de plaisance, pour l'arrachage et le grattage de colonies de récifs coralliens, nous précise-t-on. Selon les informations apportées par les soins des mêmes sources, les investigations engagées dans ce cadre, après l'arrestation des braconniers, a abouti à la découverte un réseau de contrebandiers, spécialisé dans l'acheminement du corail, depuis des points de passages secrets, le long du relief frontalier Est, avec la Tunisie. Le produit est remis à un réseau international, aux fins d'une commercialisation sur le marché international, conclut-on. Dans le cadre de l'enquête, un éclaireur, chargé de sécuriser la voie pour le transport et l'acheminement du produit objet de contrebande, a été identifié et arrêté à bord de son véhicule, en flagrant délit de réception du corail braconné, destiné à la contrebande via les frontières algéro-tunisiennes. Avec cette opération de qualité, ce sont 22 individus composant sept réseaux de contrebande démantelés, avec la saisie de deux tonnes de corail royal qui ont été signalés, ont rapporté nos sources. Egalement, il a été enregistré, lors de ces différentes opérations, la saisie de trois véhicules et quatre embarcations de plaisance ainsi qu'un important lot d'équipements utilisés dans les opérations de braconnage, dont des bouteilles à oxygène et moteurs entre autres.
Si le démantèlement de ces réseaux à l'est du pays freinera, un tant soit peu, le braconnage du corail dans la région, il demeure néanmoins, que ce phénomène dédié exclusivement à la contrebande, nécessite plus de lutte, avec la conjugaison des efforts des acteurs en charge de sa protection. Car, convient-il de le signaler, le corail algérien est une richesse estimée à près de 200 000 tonnes, dont 48% du corail rouge mondial produit chez nous. Une vérité à l'origine de son bradage, par les réseaux de contrebandiers qui le vendent à 15 000 euros la pièce entière, pour réseaux internationaux.
Ces derniers à leur tour le revendent sur le marché international, l'Europe en l'occurrence, dont le corail algérien fait des riches au sein de sa communauté. Il faut dire que la rareté de ce produit-phare de l'artisanat a contraint des centaines de bijoutiers à mettre la clé sous le paillasson. Le secteur de l'artisanat, spécialisé dans la joaillerie corallienne se meurt chaque année à cause de ce trafic qui bénéficie aux réseaux transfrontaliers basés surtout en Tunisie, en Italie et en France. Tout autant que cet or rouge qui meurt, à petit feu, sous les eaux troubles où sévissent des pilleurs sans scrupules qui s'adonnent au bradage de cette fortune à valeur ajoutée, à 800 et 1 500 euros le kilo (selon la qualité et la provenance) et à 15 000 euros la pièce de corail avec la branche sauvagement arrachée. Ce sont des dizaines de pièces en branches qui sont frauduleusement exportées vers la Tunisie, où, le corail est transformé en produit semi-fini, avant d'être exporté vers l'Italie, pour être introduit comme produit légal sur le marché européen, chinois et moyen-oriental. Le corail algérien est mis en vente dans les quartiers huppés des capitales européennes.
Ce qui explique la ruée des braconniers sur ce produit marin, notamment dans la région est du pays, ou, El Kala, au corail remarquablement beau, est devenue la plaque tournante de la contrebande du corail algérien. Ce trafic, qui s'amplifie davantage, n'est pas sans conséquence aussi bien sur l'économie nationale que sur l'écologie. Et ce, en dépit du renforcement des dispositifs de contrôle et de surveillance aux frontalières terrestres, pour lutter contre ce double crime.


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