Algérie

24 février 1971-2011 - Hassi R'mel : Une journée avec les ingénieurs et les techniciens : Au c'ur de la première centrale solaire-gaz



24 février 1971-2011 - Hassi R'mel : Une journée avec les ingénieurs et les techniciens : Au c'ur de la première centrale solaire-gaz
Photo : Fouad S. La première centrale hybride fonctionnant à l'énergie solaire et au gaz sera réceptionnée au mois d'avril, selon les prévisions des responsables du projet. Nous avons passé une journée avec les techniciens et ingénieurs qui sont derrière cette première expérience puisqu'elle est la seule au monde, du moins au départ, puisqu'un autre pays, le Maroc, a jugé utile de recourir à cette nouvelle technique de production de l'électricité propre surtout. Sur le chantier, il est difficile de reconnaître l’Algérien, le Tunisien, le Mexicain, le Colombien et bien entendu l’Espagnol, n’était le trio d’architectes filles de chez nous  qui gardent la tête sous le foulard d’usage. La centrale fait travailler beaucoup de monde, du gardien au technicien chargé du réglage des compresseurs en passant par le chaudronnier qui prépare la carcasse. Un cadre de Sonatrach, M. Yalaoui, parle de beaucoup de sociétés qui ont trouvé des plans de charge grâce à la sous-traitance. Mieux encore, le partenaire espagnol a déjà engagé la formation de la relève algérienne. Bien que les Espagnols, selon le contrat signé avec l’Algérie, devront assurer une gestion de 25 ans dudit projet, ils prévoient de «passer le flambeau dans cinq ans aux 110 Algériens qui se seront entre temps familiarisés avec la gestion de ce type de projet», nous assure-t-on. Il ne fait pas de doute que «les Espagnols connaissent l’aptitude des techniciens et ingénieurs algériens à relever facilement ce défi», nous dit un cadre. Pour preuve, outre les quatre ingénieurs recrutés par la société ibérique chargée du génie civil, UTE . La responsabilité de la conduite de tout le projet a été confiée directement  à un autre Algérien, M. Yacine Halimi, un ingénieur installé en Espagne. Un «expatrié dans mon pays», nous dit-il sur un ton plein d’humour. En tout cas, ce vrai VIP, de la société espagnole, issu de l’université algérienne est le véritable maître à bord. C’est le seul interlocuteur des Espagnols avec leurs homologues algériens.LES ALGÉRIENS PRENDRONT TOTALEMENT LA RELÈVE DANS CINQ ANSC’est avec lui et sa collaboratrice colombienne et de l’inévitable responsable HSE qu’on fera le tour du propriétaire. Henao Paula est une ingénieur en génie civil au teint basané qu’on prendrait bien pour une compatriote, il en est de même du Mexicain, responsable hygiène-sécurité-environnement. Le responsable de Sonatrach est, lui aussi, parmi l’équipe. Une visite des ateliers où s’activent des soudeurs, des chaudronniers. Les salles des machines sont de grandes tours, des mastodontes de ferraille avec ces générateurs de vapeurs, ces grands compresseurs. Il y a, côté à côte, des équipements de toutes les marques. Ils sont ramenés d’Inde, de Hollande, d’Allemagne. Les compagnies se sont internationalisées avec la délocalisation. On reconnaît Siemens au moins dans la fourniture de certains équipements. En visitant le champ de miroirs chargés de capter l’énergie solaire, on tombe à pic avec M. Diego Cano, le superviseur  de la société espagnole, il nous explique en espagnol la situation du projet et passe aussitôt à l’anglais pour dire que «les travaux sont presque terminés, nous sommes aux essais, depuis trois à quatre jours, à l’orientation des miroirs, au réglage des compresseurs, au nettoyage des pipes…» UNE CADENCE DE 21 À 22 PANNEAUX MONTÉS PAR JOUR» Nous poussons un peu plus, la visite, vers la salle de contrôle. Là, l’équipe est dans sa majorité espagnole. Derrière le pupitre, chacun suit le déroulement du processus. Le parler espagnol prime. Des Algériens observent. Ce sont les ingénieurs retenus pour le transfert du savoir-faire. Yacine leur demande après une conversation de routine, avec les opérateurs d’Abener, si tout allait bien,  avec un clin d’œil en guise d’encouragement. Apparemment, la séance initiatique se déroule sans encombre.Les travailleurs algériens sont bien appréciés. Ils ont pu monter «21 à 22 panneaux par jour», nous dit un responsable. Pour lui, c’est une «grande performance». Et les Espagnols n’ont pas tort de vouloir confier après seulement cinq les commandes aux Algériens bien que la durée du contrat va au-delà. 110 agents seront chargés après une formation et un suivi sur site de prendre la relève.«C’est une marque de confiance indéniable», poursuit-il fièrement. Les Espagnols ont déjà décidé de confier aux ingénieurs algériens des postes (deux) dans leurs nouveaux projets solaires à Dubaï, et en Espagne même», nous confirme un autre responsable.La centrale qui sera prête finalement en avril prochain devait être réceptionnée en 2010. Un retard dû à «des lenteurs bureaucratiques», explique le chargé de projet. Mais elle va être le premier jet dans le programme d’énergies renouvelables adopté par l’Algérie. Elle aurait pu être la première au monde mais les Marocains qui se sont inspirés de cette option algérienne, viennent d’inaugurer la leur et ce, en faisant appel au même partenaire espagnol, nous dit-on. Ils ont eu «l’audace»  de vouloir la faire démarrer sans les Espagnols mais ils ont dû se raviser et faire appel à leur assistance pour … cinq années pleines.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)