Algérie

23e SILA : Les réserves émises sur certains titres exposés obéissent à la loi sur le livre de 2015


Le président de la commission de lecture et de suivi, Djamel Foughali a affirmé, mardi à Alger, que "les réserves émises" sur certains titres exposés dans le cadre du 23e Salon international du livre d'Alger (SILA) obéissaient à "la loi sur le livre de 2015" et non au "principe d'interdiction".
Dans une déclaration à l'APS, M. Foughali a indiqué que la commission de lecture et de suivi, composée de 10 membres représentant plusieurs secteurs (l'Education, la Culture, les Affaires religieuses et les wakfs, les Affaires étrangères, l'Information, les douanes et autres), s'est référé à l'article 8 de la loi de 2015, règlementant "les activités et le marché du livre", dans les réserves émises sur certains livres, ajoutant que les réserves annoncées, à ce jour, interviennent en "prolongement" de l'action initiée il y'a quelques mois. Cependant, il ne s'agit pas là "d'interdiction ou de censure", a-t-il dit.
La commission de lecture a procédé, quelques mois avant l'ouverture du Salon, à une "pré-lecture" des listes envoyées par les éditeurs au commissariat du Salon, et "émis des réserves sur 53 titres", a indiqué M. Foughali, ajoutant que "plusieurs livres" avaient fait l'objet de réserves dès l'ouverture de cette manifestation, sans toutefois en préciser le nombre.
"L'opinion publique qui suit l'évènement ne semble pas bien assimiler la méthode de travail de la commission", a-t-il poursuivi, précisant que cette dernière est "autonome et jouit d'une liberté totale, en vue de garantir la réussite de cette manifestation".
Concernant la fermeture du stand de l'éditeur iranien "Ahl Al-Bayt", en raison du "non règlement des droits liés à la surface d'exposition", selon les explications des organisateurs données précédemment, outre l'annonce par les services des Douanes faite à la presse nationale relative au retrait d'un dictionnaire au niveau du stand marocain, car contenant une
carte ne reconnaissant pas le Sahara Occidental, le responsable a indiqué que "la Commission est habilitée, dans le cadre de ses missions, à s'enquérir des livres exposés dont les dictionnaires".
Des agents de Douanes sont présents aux entrées et aux sorties du Palais des expositions, accomplissant leurs missions de contrôle des opérations de vente en gros, interdites en vertu du règlement intérieur du SILA, ainsi qu'au niveau des stands, a-t-on constaté. Une présence que le même responsable a expliqué par le fait que ces agents agissent "sur directive de la Commission".
"Aucune interdiction, ni censure n'ont été exercées sur les éditeurs, depuis les préparatifs jusqu'à l'ouverture de la 23ème édition de ce salon", a affirmé M. Mohammed Igherib, Coordinateur de la commission d'organisation.
Il a rappelé, à ce propos, le règlement intérieur du SILA qui organise la participation des éditeurs, conformément aux lois du pays" dont celle qui stipule que "tout ouvrage portant atteinte à la souveraineté nationale, à l'Islam et à l'enfance ou faisant l'apologie de la violence, du terrorisme et du racisme sont interdits".
"Le retrait" de titres non mentionnés sur la liste officielle est "une simple formalité" (selon l'article 19 du règlement intérieur), sachant que les livres "seront restitués" à leur propriétaire, dès son retour à son pays, a-t-il ajouté.
M. Iguerb a rappelé que le SILA "n'est pas contre le livre religieux", mais "accorde plutôt la priorité aux ouvrages littéraire, technique, scientifique et universitaire" et ce conformément à l'article 21 du règlement intérieur, remis aux participants, afin de prendre connaissance des instructions à respecter durant cette manifestation.
Répondant à une question relative au contrôle des livres durant le salon, M. Iguerb a précisé que cette mission incombait à la commission interministérielle qui fait preuve "de compréhension, d'ouverture et de rigueur en matière d'application de la loi".
Le 23e SILA se poursuit jusqu'au 10 novembre, avec l'organisation de rencontres thématiques sur le livre et l'édition. Près de 300.000 titres d'éditeurs algériens et étrangers y sont exposés.