Algérie

23 artistes photographes et plasticiens au rendez-vous 2e festival national de la photographie d'art au Mama



Regards croisés, tranches de vies, événements sociaux, des instantanés de vie saisis au vol, ou mûrement réfléchis, tels sont les sujets qui émanent des diverses et magnifiques photographies qui ornent les cimaises
du musée national d'art moderne et contemporain.
Cette version se décline par la thématique «la photographie événement», ce qui élargit le champ d'action aux reporters et aux photographies de presse. Ce ne sont pas moins de 23 artistes photographes et plasticiens qui exposent simultanément leurs 'uvres originales dans deux lieux différents au Mama et au Bastion 23 du 25 septembre au 3 novembre.
Pour cet événement, le directeur du Mama M. Djehiche estime que «ce festival est devenu une tradition en raison de l'engouement et du rush du public par rapport aux expositions de peinture ; le langage photographique est compréhensible par rapport à la peinture». En outre, «cette édition rend hommage à la photo de presse car il y a banalisation de ce genre de photo, aussi l'important est de la mettre en valeur», dit-il.
La nouveauté de ce festival réside dans les deux espaces consacrés aux expositions pour trois expressions, notamment la photo, l'art plastique et la vidéo. «Le travail des vidéastes est plus intimiste et plus introverti», explique ce responsable. Dans les divers étages du musée sur les cimaises, on remarque de superbes et originales photos de différents formats. Cherif Benyoucef, correspondant à l'agence Gamma, associe dans son 'uvre esthétique et expression.
Tel un voyeur, il a traqué avec son objectif des pèlerins durant leur séjour à la Mecque et à Médine. Ce sont des photos inaccoutumées et ingénieuses (femmes en niqab dans la rue ou à la mosquée) tirées de son album préfacé par Malek Chebel. Dans un autre registre, Lahcen Abid s'est attaqué au battage publicitaire dénonçant avec vigueur la société de consommation.
Ces photos qui nous agressent aussi bien dans la rue qu'à la maison par le biais de la télévision. Evoquer la sédentarisation des mongols, tel est le travail de Ferhat Bouda qui rappelle la dureté de la vie dans cette contrée rude qui pousse ce peuple à s'établir en ville dans des conditions déplorables ; comme ces photos qui montrent des mongols vivant dans des caves et égouts.
L'artiste s'insurge contre ces conditions inhumaines. Photographe au quotidien El watan, Souhil Baghdadi a suivi à la trace ce jeune émigré syrien au Danemark pour une meilleure vie. Un périple qui témoigne des raisons des jeunes qui quittent leur pays et la stabilité familiale. S'attachant au volet social, Abdelhamid Rouragh photographe de presse à El Khabar confirme la misère sociale à travers divers SDF dans la ville d'Oran. Mohamed Kaouche qui travaille à l'agence Chine presse nouvelle raconte la saga africaine de la coupe du monde.
Ces photos en couleur donnent le ton de cette ambiance festive et de cette liesse débordante. Reporter à l'écho d'Oran, Abdelkader Fidouh évoque le quotidien tandis que Sifia mammar photographe à Ennahar el Djadid met en exergue la pauvreté et les sans-abris.
Le talent et le savoir-faire
Dans un autre style de photos, la designer Samira Sahnoune traite de l'élément architectural la fenêtre dans le paysage urbain.
Objet de l'ouverture vers l'extérieur et l'intérieur, elle la met en valeur. Racontant sa généalogie et son village de Kabylie Takamra, Fatima Chafâa introduit des photos des membres de sa famille et des objets personnels dans un immense mur, lequel confirme les réalités de nos consciences. Tlemcen est perçu à travers l'objectif de Riadh Dendane qui allie anciennes photos et nouvelles de ces lieux pittoresques comme la mosquée El Kébir du Méchouar pour dire leur évolution dans le temps.
«A table» semble dire Rafik Saïdi avec ses multiples tables garnies de plats ou à moitié desservies avec leurs couleurs chatoyantes. l'artiste donne la priorité aux teintes vives pour supplanter le manque de voix dans l'image. Jaoudet Gassouma, confrère plasticien et écrivain, semble fasciné par les coupoles lors du panaf. Il les met en contraste. A l'évidence, chaque artiste a misé sur un thème selon ses préoccupations, son vécu et ses émotions. De chaque photographie émane une impression agréable ou peu plaisante, et des émotions fortes. Mais toutes interpellent sur un événement social, politique ou économique.
Ces multiples photos ne peuvent laisser le visiteur indifférent. Elles l'apostrophent ! Muettes mais bien parlantes, elles disent plus que les mots ; leur puissance et l'intensité font que la photo a permis par le biais des Tic d'informer le monde à travers les réseaux sociaux pour dénoncer les événements tragiques qui secouent certaines régions. La photo d'art comme celle de presse ont conquis ces dernières années leurs lettres de noblesse. Ces artistes ont su grâce à leur talent avéré et à leur savoir-faire donner l'importance à la photographie.


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