Délogées de leurs habitations pour être placées dans une salle omnisports durant 3 ans.C'est le cas des 22 familles qui, sous prétexte de menace d'effondrement de leurs logements situés à la vieille ville, place d'Armes, ont été évacuées en mars 2011 par les services de l'APC de Annaba. Depuis, vivant dans des conditions de précarité insoutenables, ces familles ont frappé à toutes les portes avec l'espoir de se faire entendre par un quelconque responsable de la wilaya de Annaba: le wali, le maire et le chef de daïra en l'occurrence. Des efforts vains. Transformée en centre de transit, la salle omnisports Fradj-Slimane, est un véritable foyer épidémiologique, de par les pathologies qu'endurent les occupants, dont la majorité est constituée de femmes et d'enfants.
En dépit de moult mouvements de contestations observés par les occupants des lieux, aucune prise en charge n'a été engagée en leur faveur pour mettre fin à un calvaire qui n'a que trop duré, mettant du coup, ces damnés dans la contrainte de recourir aux moyens légaux pour faire valoriser leurs droits les plus élémentaires. «Nous n'avons pas demandé à quitter nos maisons, c'est l'APC qui, sur un rapport établi par l'Ocrava, nous a obligés à abandonner nos logements», ont crié les familles de ce centre de transit. Or, sur la base de l'état des demeures de la vieille ville en question, nos interlocuteurs nous ont confirmé qu'elles ne présentaient aucune menace de ruines: «Nos maisons sont toujours et encore sur place, certaines d'entre elles ont été occupées par des familles.» Contacté par nos soins à l'effet de vérifier les déclarations des familles, les services de l'Ocrava, étaient malheureusement aux abonnés absents. Aucun responsable, encore moins un administrateur de cette structure relevant de la mairie de Annaba, n'a daigné nous recevoir. Déplacés à la place d'Armes pour prouver la véracité des dires de nos interlocuteurs, la situation s'est avérée bel et bien comme fondée sur un prétexte, puisqu'aucune maison ne s'est effondrée. «Malgré cela, nous n'avons demandé qu'à être recasés dans des maisons décentes, au lieu de nous laisser comme des lépreux dans cette salle où toutes les saletés et maladies cohabitent paradoxalement avec des êtres humains», ont rétorqué ces familles en détresse.
Quant à leur prise en charge et selon leurs propos, aucune suite n'a été donnée à leur demande, encore moins à leur revendication: «Nous avons tenté à maintes reprises d'entrer en contact avec les services concernés, mais on n'a rien vu venir. L'espace du wali est inaccessible, on nous bloque à 10 m. Il nous est interdit de nous approcher du portail de la wilaya «Koulou baâdakoum bâad al bab», nous disent les agents de sécurité», ont déclaré nos interlocuteurs. En effet les agents de sécurité ne font qu'exécuter les instructions de leurs responsables au risque de perdre leur poste dans le cas contraire. «Nous ne sommes même pas portés sur les listes des cas urgents, même le chef de daïra n'est pas au courant de notre cas, encore moins de notre présence dans cette salle», ont-ils fait savoir. «Nos représentants ont pris attache avec le chef de daïra de Annaba, ce dernier ignore jusqu'à notre présence et nous a bien expliqué qu'aucun programme ne nous a été réservé», devaient-ils ajouter avec amertume. Ainsi, usant de toutes les voies de contestation, dans la fermeture de route, tous les moyens ont échoué face à des responsables qui ignorent jusqu'à la présence de cette «poignée» de familles. Seule alternative qui reste à ces derniers pour faire valoir leurs droits de citoyenneté est celui d'ester en justice les instances responsables de leur placement dans ce centre de la mort, l'Ocrava, et ceux négligents, voire indifférents à leur situation de précarité. «Seule la justice fera valoir nos droits de citoyenneté et par conséquence, notre droit à un logement convenable», ont révélé nos interlocuteurs.
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Posté Le : 05/09/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Wahida BAHRI
Source : www.lexpressiondz.com