Résumé : Le marchand ambulant avait disparu. Mohamed se maudit de l'avoir payé avant d'arriver à destination. Il reprend son chemin avec sa mère sur son dos, et des regrets sur le c?ur. Mais avait-il le choix 'Mohamed savait que sa mère avait raison. Le jeu était clair. La proposition de Da Idir était à prendre ou à laisser. Et il a préféré la seconde solution.
-Non, mère. Da Idir n'aurait pas supporté cette humiliation. Si j'avais refusé tout bonnement sa proposition, il n'aurait pas hésité à nous chasser.
-Eh bien, tu vois qu'on a bien fait de partir.
-Oui, mais, mère, tu es malade et ce froid n'arrange pas les choses. Vois comme tu tousses sans arrêt.
-Mon fils, que Dieu éclaire ton chemin. Epargne-moi les plaintes et les regrets. Nous vivrons ce que Dieu décidera pour nous.
Ils continuèrent leur chemin jusqu'à la nuit tombée. Mohamed ne voyait plus rien devant lui. Il décide alors de s'arrêter et se met à inspecter les alentours afin de trouver un semblant d'abri pour la nuit.
Il remarque une caverne assez profonde. Il s'avance et décide à allumer un feu afin de faire fuir les animaux qui devaient s'y abriter. Un loup sortit du noir et s'enfuya à la vue de la torche que brandissait Mohamed devant lui.
Le jeune homme avance un peu plus à l'intérieur et remarqua une forme allongée sur le sol et un filet de sang. Il marcha prudemment pour ne pas se faire attaquer par des chauves-souris ou un autre animal, et s'approcha du corps. À la vue du cadavre, il recula de deux pas. Un homme gisait là ! Son visage n'était plus qu'un amas de chair, et ses vêtements déchirés et sales étaient entachés de sang. L'homme était méconnaissable. Apparemment c'était un passager qui tout comme lui voulait passer la nuit sous ce rocher.
Tout à coup, Mohamed remarqua un portefeuille à sa ceinture, et une montre de poche accrochée par une longue chaîne à son gilet. Cette montre, ce gilet, ce portefeuille ! Mohamed les avait déjà vus quelque part ! Mon Dieu cela ne pouvait pas être cet homme ! Non ! Il prend le portefeuille et l'ouvre pour en retirer plusieurs liasses d'argent, et un louis d'or qu'il n'eut aucun mal à reconnaître. Ses doutes se confirmèrent. L'homme n'était autre que le marchand ambulant qui l'avait escroqué le matin même. Il a été attaqué et déchiqueté par les loups. Le cheval a dû prendre la fuite. Mohamed repense à la prière faite par sa mère, et reconnaît que c'est la malédiction de la vieille femme qui s'était abattue sur cet escroc.
Il fait sortir le corps et couvre les tâches de sang avec de la terre, puis étend une couverture et retrouve sa vieille mère qui l'attendait sagement assise sous un olivier.
-Où étais-tu donc passé, mon fils '
-J'étais juste là, mère.
Il repense au marchand ambulant déchiqueté par les loups et embrasse la vieille femme sur le front.
-Mère, tes prières sont exaucées. Prie pour moi. Demande à Dieu de guider mes pas et de me protéger afin que je puisse réaliser tous mes projets.
Sa mère l'attire vers elle et l'embrasse.
-Tu as ma bénédiction, mon fils. Dieu sera avec toi et te protégera si tu évites de faire du mal, tout en tentant de semer le bien autour de toi. Qu'Il t'accorde une longue vie et une bonne santé, et te donne le courage et la volonté de poursuivre ton chemin dans ce monde. Et aussi, qu'Il t'assure une nombreuse progéniture qui fera pâlir d'envie tes ennemis.
Emu, le jeune homme l'aide à se lever.
-Viens mère, je t'ai préparé un gîte pour la nuit. Tu vas manger un peu de galette et te reposer.
(À SUIVRE) Y. H.
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Posté Le : 30/12/2017
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Yasmina Hanane
Source : www.liberte-algerie.com