20e Festival panafricain du cinéma

«Barakat» de Djamila Sahraoui consacré à Ouagadougou Le film de la réalisatrice Djamila Sahraoui, «Barakat», a ébloui le jury et se voit attribuer les prix de la première oeuvre, de la meilleure musique et du meilleur scénario. Mais le principal prix, L’Etalon d’or du 20e Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco)a été attribué, samedi dernier, au film «Ezra», du réalisateur nigérian Newton Aduaka. Si le film «Ezra» est dans son élaboration une fiction sur la guerre civile au Sierra Leone, il est toutefois un travail documentaire de premier plan. Cette production de grande facture artistique raconte la quotidienneté des enfants soldats durant le conflit et le traitement des diamants en Afrique de l’Ouest. C’est l’histoire d’un enfant en crise d’adolescence, recruté de force par les rebelles sierra léonais, à l’âge de 7 ans, et qui éprouve de grosses difficultés à revivre dans la normalité. L’enfant qui a été un acteur, en armes, dans cette guerre de 1991 à 2001, a aussi été témoin d’un conflit qui a fait plus de 200.000 morts. En recevant le prix, le cinéaste nigérian a déclaré qu’il souhaite «que ce film va donner l’espoir». Et d’ajouter: «J’essaye d’être utile, ce n’est pas juste de l’art pour l’art». «Ce dont j’essaie de parler concerne tout le monde, c’est un film sur les effets de la guerre». Le deuxième trophée de Fespaco, L’Etalon d’argent, a consacré le travail du cinéaste camerounais Jean-Pierre Békolo, un long métrage intitulé «Les Saignantes». Ce film relate les péripéties d’une jeune femme qui vend son corps à un notable de sa région, dans l’espoir de recevoir des dividendes à la disparition du chef. Mais la jeune femme, aidée d’une amie et complice, est obligée de tout faire pour se débarrasser de la dépouille dans une ambiance très glauque... «Ce côté délirant est très, très africain», a précisé le réalisateur. «On ne peut pas réduire l’imaginaire de l’Afrique à tout ce qui est politique et social».