Algérie

«2021, une année économique et financière par excellence»



Abderrahmane Benkhalfa plaide pour le recours aux financements étrangers et à l'élargissement du champ d'investissements privés nationaux, dans une conjoncture marquée par la concurrence des marchés arabes et africains.Abdelhalim Benyellès - Alger (Le Soir) - L'expert a accueilli favorablement les décisions du président de la République , prises lors de la dernière réunion du Haut Conseil de sécurité, pour le soutien à une relance économique « forte », insistant, pour sa part, sur la nécessité d'adopter « des mécanismes nouveaux afin d'atteindre ces objectifs fixés sur le long terme, loin des pratiques anciennes ».
L'expert a affirmé que « les instructions du président de la République s'inscrivent dans le cadre d'une vision globale et non conjoncturelle. Il estime dans le même sillage que « l'administration doit constituer la colonne vertébrale de la construction de cette nouvelle économie ».
Benkhalfa a rappelé, hier mardi, lors de son passage sur la Radio nationale que l'année 2020 a été « politique et institutionnelle », alors que l'année 2021 sera « économique et financière par excellence », prévoyant une stabilité des prix du baril de pétrole « au-dessus de la barre des 50 dollars ». Dans le même contexte, Abderrahmane Benkhalfa considère que la priorité doit être accordée au retour aux valeurs économiques nationales et à leur potentiel par la bonne gouvernance, signalant que « la loi de finances 2021 tient en compte la préservation, autant que possible, du pouvoir d'achat du citoyen, la protection des catégories vulnérables et la création d'une dynamique d'investissement à même de hisser le niveau de la production et de renforcer les démarches de diversification de l'économie». Néanmoins, il relève que le champ de manœuvre de la loi de finances 2021 est « restreint », sous l'effet du déficit budgétaire de l'ordre de 2 000 milliards de dinars.
Evoquant les grandes réformes économiques nationales, l'invité de la Chaîne 1 a fait savoir que le retard enregistré dans ce dossier a souffert de contraintes politiques et sociales et, de ce fait, le renouveau appelle à une alliance nationale afin de concrétiser tous les objectifs de relance économique. Et dans le même sillage, l'expert explique que l'administration n'est pas un mécanisme économique, et que son rôle s'inscrit dans le contrôle et la régulation, insistant de ce fait sur « trois fondements » du renouveau économique, à savoir l'investissement, l'industrie de transformation et de montage et les revenus fiscaux.
Par ailleurs, il a appelé à mettre fin « au plus vite » à l'économie parallèle, « non pas par des procédés répressifs, mais par la mise en place de règles compétitives », inscrites dans le moyen et le long terme. « Le gouvernement œuvre sur trois fronts », déclare Abderrahmane Benkhalfa, citant la lutte contre la pandémie de Covid-19, la relance économique et les grandes réformes « structurellement» des affaires économiques nationales. Revenant à la stratégie nationale de gestion de la pandémie de coronavirus, il dira que la politique nationale était performante de par la coordination entre les différents secteurs, ajoutant aussi que toutes les mesures étaient efficaces. Néanmoins, il n'a pas omis de critiquer la réaction des entreprises qui, selon lui, n'ont pas accédé au niveau escompté dans le domaine de « l'application de la stratégie » nationale de la crise.
Enfin, dans le domaine financier, l'ancien ministre des Finances, évoquant la question de l'équilibre budgétaire pour l'année 2021, dira qu'il est impératif de recourir à la croissance budgétaire par « le renforcement des capacités économiques nationales, et que la solution ne viendra pas à travers l'application des mécanismes de la politique monétaire », ajoutant qu'il est impératif de recourir «aux financements étrangers pour des projets jugés stratégiques et l'élargissement du champ d'investissements privés nationaux».
L'expert avertit en dernier lieu sur la concurrence imposée à l'Algérie, dans les circonstances actuelles, par la Zone arabe de libre-échange, ainsi que la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf). Une concurrence, rappelle-t-il, qui s'étend jusqu'au marché des hydrocarbures.
A. B.


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