Algérie

2020, l'année du coronavirus !



Incontestablement, l'année qui s'achève restera à tout jamais associée au coronavirus. Rythmée par le décompte macabre des victimes du virus, chamboulant vie économique et sociale, 2020 aura été l'année de toutes les incertitudes. L'épidémie de coronavirus a quasiment coupé le pays du reste du monde, privé familles et amis de se retrouver. Elle a surtout endeuillé des milliers de familles et emporté des centaines de professionnels de la santé. Retour sur une année pas comme les autres.Nawal Imès - Alger (Le Soir) - On pensait que les épidémies à grande échelle étaient d'un autre temps. Le coronavirus est venu rappeler au monde moderne qu'il était loin d'être à l'abri et que la modernité ne pouvait être un rempart efficace. L'Algérie n'aura pas été épargnée à l'instar du reste du monde.
En février dernier, et alors que la Chine et une grande partie de l'Europe connaissaient des taux de contaminations déjà inquiétants, l'Algérie, qui était jusque-là épargnée, venait grossir la liste des pays touchés par la pandémie.
Le 25 février, le ministère de la Santé annonçait qu'un ressortissant italien, travaillant au niveau de Ouargla, avait été testé positif. Il avait été isolé au niveau de la base de vie où il était hébergé. Le 12 mars, le premier décès suite à une contamination au Covid-19 était enregistré à Blida. Un ressortissant algérien, vivant en France, en vacances chez des membres de sa famille, est à l'origine de l'apparition du premier foyer de contaminations. En quelques semaines, Blida devenait l'épicentre de l'épidémie.
La courbe des contaminations s'affolait et le 22 mars, le ministre de la Santé affirmait que «l'Algérie est entrée en phase 3 de l'épidémie de coronavirus». Le lendemain, le Haut Conseil de sécurité se réunissait, décidant de la mise en place de mesures de confinement. Blida était alors confinée de manière totale pour une durée de dix jours renouvelables.
Dans la capitale, le confinement partiel était décrété de 19h à 7h avec interdiction de tout rassemblement. Le 27 mars, les mesures de confinement partiel sont étendues à d'autres wilayas : Constantine, Oran, Sétif, Tipasa, Tizi-Ouzou, Batna, El-Oued, Médéa et Boumerdès. Cette mesure est étendue le 1er avril à quatre autres wilayas: Béjaïa, Aïn Defla, Mostaganem et Bordj-Bou-Arréridj.
Les Algériens découvraient avec stupeur le confinement avec les restrictions qu'il imposait et les nombreuses contraintes. Forcés de rentrer chez eux de plus en plus tôt, les Algériens ont tenté de s'adapter. Force est de constater que cela s'est fait dans une grande anarchie.
Les commerces et les marchés étaient pris d'assaut pendant les heures où la circulation était permise, souvent sans aucun respect des mesures barrières. Le comportement d'une grande partie de la population a intrigué, irrité plus d'un.
Les sociologues avaient toute la latitude d'étudier leurs comportements parfois suicidaires. Le port du masque est devenu obligatoire dans les espaces publics à partir du dimanche 23 mai sous peine de sanctions.
Ces dernières n'ont été appliquées qu'aux automobilistes. Les personnes agglutinées dans les marchés et les postes n'ont jamais été verbalisées.
Le 28 juin, le Président a annoncé que toutes les frontières du pays seront fermées jusqu'à la fin de la pandémie. Elles restent aujourd'hui encore fermées. Les seuls avions autorisés à décoller sont ceux affectés au rapatriement d'Algériens restés bloqués dans de nombreux pays pendant des mois. L'économie, en berne, a souffert de toutes ces mesures. Des filières entières sont aujourd'hui menacées de disparaître. L'épidémie, quant à elle, a poursuivi sa progression, mettant à mal un système de santé déjà en difficulté.
Les structures de santé se sont retrouvées, à plusieurs reprises, submergées par les cas de Covid-19, incapables de répondre à une forte demande en matière d'hospitalisation. L'oxygène a manqué dans plusieurs structures hospitalières.
Le corps médical, mobilisé depuis le début de l'épidémie, a frôlé le burn-out, épuisé par les conditions de travail mais également éprouvé par les pertes de médecins, d'infirmiers fauchés après avoir été contaminés. La mort a plané sur une grande majorité de foyers, condamnant les familles à la double peine de la perte d'un être cher et de l'impossibilité de faire des adieux selon les rituels habituels.
Le coronavirus aura, ainsi, réussi à bousculer bien des habitudes jusqu'à changer la face du monde.
N. I.


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