2017, l'année où Daech a perdu son califat

Le Premier ministre irakien, Haïdar Al Abadi, a annoncé le 10 décembre 2017 la défaite définitive des terroristes de l'Etat islamique (EI) qui s'étaient emparés trois ans plus tôt d'un tiers du pays.L'armée russe, dont l'aviation appuie les forces fidèles à Bachar Al Assad, avait annoncé deux jours plus tôt avoir accompli sa mission en Syrie en venant à bout du groupe terroriste. Raoua, dernière ville d'Irak tenue par l'EI à la frontière syrienne, a été reprise un mois auparavant, mais le chef du gouvernement avait alors indiqué que des «opérations de nettoyage» étaient encore en cours dans les zones désertiques.
«Honorables Irakiens, votre terre a été complètement libérée. Le rêve de la libération est désormais réalité», s'était-il félicité dans une allocution télévisée, après l'achèvement de ces opérations. «Nous avons accompli une mission très difficile. Nos héros ont atteint les derniers bastions de Daech et les ont purifiés. Aujourd?hui, le drapeau irakien flotte haut sur les terres irakiennes», avait-il poursuivi, annonçant que le 10 décembre serait désormais un jour férié.
Des scènes de liesse tournées dans les rues de Baghdad ou de villes de province ont été diffusées à la télévision publique. La coalition internationale qui a pris une part active dans cette reconquête a adressé ses félicitations au Premier ministre, tout comme son représentant américain, Brett McGurk, qui a parlé d'un «grand accomplissement que beaucoup jugeaient impossible». «Nous saluons le sacrifice du peuple irakien, de ses forces et des peshmergas kurdes, et admirons l'unité qui a rendu ce jour possible», dit-il sur Twitter. Le département d'Etat américain a également félicité le gouvernement irakien.
Mossoul, la métropole du nord de l'Irak, tombée en juin 2014 aux mains des terroristes de Daech, a été reconquise en juillet 2017 au terme d'une terrible offensive de neuf mois, menée avec l'appui de la coalition. Côté syrien, Rakka, capitale du «califat» instauré par l'EI, a été reprise en septembre par les rebelles arabo-kurdes des Forces démocratiques syriennes (FDS), qui sont soutenus par les Etats-Unis.
Dans un communiqué diffusé le même jour, les Nations unies rappellent toutefois qu'il reste 3,2 millions de déplacés en Irak. En outre, la défaite militaire des terroristes de Daech ne signifie pas la fin de la guérilla. Dans un enregistrement sonore diffusé le 28 septembre, Abou Bakr Al Baghdadi, «calife» de l'EI que l'on disait mort, a appelé ses partisans à poursuivre le combat.
«Le rêve de Daech s'est envolé et il faut effacer toutes ses manifestations, ne pas permettre le retour du terrorisme. Malgré l'annonce de la victoire, nous devons rester vigilants et prêts à faire face à tout complot terroriste contre notre pays, parce que le terrorisme est notre ennemi éternel», a souligné Haïdar Al Abadi.