Algérie

2016, année des prothèses


2016, année des prothèses
Sous une pluie abondante, le mois des morts s'est terminé. Avec ses tristes bilans : le 23 décembre, Hocine Aït Ahmed décédait, comme avant lui son ennemi intime, Houari Boumediène, mort des suites d'une mystérieuse maladie le 27 décembre 1978. Comme ce même 27 décembre mais en 1957, où Abane Ramdane était assassiné après avoir fondé El Moudjahid, le journal qui concluait : «Abane Ramdane tombe au champ d'honneur.» On n'a jamais su de quel honneur il s'agissait, mais tous ces personnages liés par l'histoire du pays donnent l'impression de ne jamais finir de mourir, bloquant le pays sur une singularité temporelle enfermée dans le débat autour du big bang.Le même mois, Aït Ahmed mourrait en Suisse, Abane au Maroc et Boussouf, longtemps réfugié au Maroc, mourrait un 31 décembre 1980 à Paris. De fait, les deux derniers n'ont pu voir arriver Bouteflika, le petit dernier né au Maroc et se soignant à Paris avec une maison en Suisse et qui aura décidément enterré tout le monde. C'est son hommage ? 8 jours de deuil et 8000 plateaux repas offerts ? qui aura surpris tout le monde, le communiqué de la Présidence vantant les mérites d'un Aït Ahmed qui s'est «évadé des geôles coloniales» alors qu'il s'est bien évadé, mais de la prison où la glorieuse équipe du Mouloudia d'Oujda l'avait enfermé.Tout se rejoint dans ce vrai-faux lapsus, jusqu'à oublier Ferhat Abbas, premier chef d'Etat de la jeune RADP, lui aussi emprisonné par la même équipe, mort également en décembre, comme si les Révolutionnaires ne supportaient pas l'hiver. C'est dans cette fin d'époque que la troisième voie chère à Aït Ahmed, «ni Toufik ni Aziz, ni Ali ni Mouawiya, ni Saïd ni Madani», peine à naître faute de gynécologues compétents. Mais le mois des morts étant passé, c'est l'année 2016 qui démarre avec la signature de la loi de finances. Qui (que) va naître cette année ' Qui (que) va mourir cette année '


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