Algérie

2015, une année noire



2015, une année noire
Bien que le pétrole avait commencé à reculer en 2014, atteignant les plus bas niveaux depuis onze ans, l'année 2015 a été tout aussi noire pour l'industrie du pétrole. Le cours du pétrole a, en effet, perdu sur toute l'année, près de 39%. Le baril est passé de 60 dollars en début d'année à environ 36,70 dollars fin décembre 2015. Cette chute spectaculaire qui n'est, selon les experts, ni dans l'intérêt des pays producteurs ni dans celui des pays importateurs, a mis en difficulté plusieurs pays dont les ressources financières provenaient principalement de l'exportation des hydrocarbures. L'Algérie figure parmi ces pays où le manque à gagner se lit aisément dans les politiques de rigueur qui ont été décrétées ainsi que dans les grandes lignes de la loi de finances pour 2016.Bien que l'effort d'investissement a été maintenu, l'idée de revoir certains projets qui ne sont pas considérés comme urgents a, cependant, fait son chemin. L'Algérie, il est vrai, n'est pas dans une situation aussi catastrophique que celle de 1986, l'on a tout de même, question de bon sens, opté pour la rationalisation des dépenses publiques.C'est à ce titre d'ailleurs qu'a été introduit un nouveau mécanisme de régulation du commerce extérieur, les licences d'importation et d'exportation, et ce, pour une bonne maîtrise des importations en hausse d'une année sur l'autre et une préservation des équilibres financiers du pays.Pour ce qui est des explications, sur l'instabilité du marché pétrolier qui a impacté les économies de plusieurs pays, les causes sont connues, et les analystes sont unanimes là-dessus, il y a une baisse de la demande contre une offre excédentaire. La baisse de la demande est due au ralentissement de la croissance mondiale. Pour ce qui est de l'offre, il y a lieu de citer la production américaine qui s'est envolée grâce aux hydrocarbures non conventionnels, les gaz et pétrole de schiste. Résultat, c'est à un effondrement des prix que l'on a assisté. Mais les experts restent pessimistes, ils estiment qu'une baisse serait, à terme, fatale pour cette industrie, en ce sens, qu'elle ne peut se rentabiliser suite à une aussi forte baisse des cours. Plusieurs puits, en effet, ont été fermés aux USA, sitôt passée l'euphorie des premiers jours : les coûts de production, malgré les avancées technologiques, restent trop élevés. Cette nouvelle donne a été un vrai dilemme pour les pays pétroliers, dont ceux de l'Opep. Mais alors que certains comme l'Algérie et le Venezuela appelaient à une baisse de l'offre pour soutenir le redressement des cours au sein de l'Opep, c'est plutôt le statu quo qui a fini par prévaloir. Les gros producteurs, l'Arabie saoudite, en tête, ont estimé utile de mener d'abord une guerre contre les producteurs de schiste tout en avançant un argument, selon lequel « la baisse de leur quote-part irait renforcer les parts de marché des pays non-Opep ». Ils ont poursuivi une stratégie consistant à défendre leurs parts de marché en ne réduisant pas la production. Ainsi, lors des deux dernières réunions de l'Opep dont celle tenue le 4 décembre 2015 à Vienne, la baisse du niveau de production n'a pas réussi à arracher le consensus tant attendu. Résultat, les cours du pétrole continueront probablement à dégringoler, ce qui va hypothéquer les investissements dans le secteur. Cela est inquiétant d'autant plus que les prévisions de l'Agence internationale de l'énergie tablent sur un marché qui devrait rester saturé au moins jusqu'à fin 2016. On prévoit même un scénario catastrophe, un baril à 20 dollars, et même à 15...Crédit à la consommation, la centrale des risques, un outil indispensableLe deuxième point qui mérite d'être relevé en Algérie, sur le plan économique du moins, c'est la mise en place de la centrale des risques qui conditionne, en fait, le lancement réel du crédit à la consommation. Il fallait comme cela se fait dans tous les pays protéger les ménages des risques de surendettement. Un sujet qui a fait couler beaucoup d'encre. La nouvelle centrale des risques des entreprises et ménages a été mise en place en septembre 2015, elle devra s'atteler au traitement des demandes de crédit. Elle constitue une base de données accessible aux banques et établissements financiers qui sont chargés d'octroyer des crédits. Cet outil assure une gestion interbancaire des risques de crédit et intègre dans son système tous les prêts contractés et les données relatives à la clientèle, y compris les défauts de paiement.On ne dispose pas de chiffres étayés sur le nombre d'Algériens qui ont recours à l'endettement malgré l'existence d'un engouement parmi les fonctionnaires pour ce type de financement dans l'immobilier notamment. Idem pour les impayés. Mais si pour l'immobilier, il y a une garantie contre l'insolvabilité, via l'hypothèque du bien, souscrit auprès de la banque, il en est tout autre pour le crédit à la consommation. Lors de la première expérience de mise en place de ce crédit, gelé en 2009, on a avancé un taux de 2 à 4% d'impayés. L'ardoise n'est pas aussi lourde, et on est loin du seuil des 6% qui constitue, selon certains, une limite à ne pas dépasser.




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