Algérie


2015
L'année qui s'achève marquera à jamais l'histoire de l'Algérie comme étant celle des procès de corruption. Ce sont, en effet, des affaires spectaculaires ayant tenu l'opinion publique en haleine des années durant, qui ont été jugées cette année pour solder de lourds dossiers devenus encombrants pour le pouvoir politique. Plusieurs ministres ont été cités dans l'instruction, et s'ils n'ont pas été inquiétés par les magistrats instructeurs, les fuites d'informations ayant trait à la procédure judiciaire ont jeté le discrédit et sur le pouvoir politique et sur la justice.Ainsi, trois affaires de corruption qui ont défrayé ces dernières années la chronique algérienne et internationale, car impliquant des entreprises et des personnages étrangers, à savoir l'affaire de l'autoroute Est-Ouest, El Khalifa Bank et Algérie Télécom ont connu leur épilogue en 2015 au bout de procès que d'aucuns ont qualifiés, en raison du procédé justicier jugé sélectif, épargnant les décideurs politiques et ne faisant payer que les seconds couteaux, de simulacres. L'affaire Sonatrach, dont le procès vient de s'ouvrir au tribunal criminel d'Alger après deux reports, aura également marqué cette année 2015 car, ces reports n'ont pas empêché les débats sur le contenu de l'ordonnance de renvoi de la chambre d'accusation qui a été débattu en long et en large, et dans le détail, tout au long de l'année.D'autant qu'elle ne risque pas de déroger au schéma dans lequel ont été inscrites les trois autres affaires citées plus haut. C'est-à-dire, de ne pas aller jusqu'à dénoncer le parrain politique du système de corruption mis en place au sein de cette compagnie nationale, mère nourricière de toute la nation.En tout cas, l'opinion publique n'a pas eu droit à de grandes révélations comme l'ont promis les avocats de la défense des inculpés à la veille de la tenue de chacun de ces procès, pensant qu'une telle surenchère pourrait valoir des circonstances atténuantes pour leurs clients en enclenchant les mécaniques immunitaires des supposés parrains politiques de la corruption. Les inculpés ont même donné l'impression de jouer le jeu, assumant pour la quasi-totalité d'entre eux, les faits qui leur ont été reprochés, niant leurs relations avec les décideurs haut-placés révélées pendant les procédures judiciaires. À l'exception de la dénonciation des méthodes musclées des enquêteurs du Département du renseignement et de la sécurité (DRS) dont le service de police judiciaire s'est chargé des enquêtes préliminaires dans toutes ces affaires, participant à une stratégie de défense consistant à discréditer des aveux supposés extorqués sous la torture, aucun ministre parmi ceux cités par les différents protagonistes n'a été traîné devant un tribunal.L. H.




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