Algérie

2012, la fenêtre d'acquisition d'actifs à l'international se prolonge Analyse éco : les autres articles



2012, la fenêtre d'acquisition d'actifs à l'international se prolonge                                    Analyse éco : les autres articles
L'Europe connaîtra à nouveau la récession en 2012. 5,5% pour la seule Grèce. La France, l'Italie et l'Espagne graviteront autour du zéro de croissance. Plutôt en dessous de la ligne de flottaison. 2013 serait à peine moins chaotique. Les effets des plans de réduction des dettes publiques vont se poursuivre. Et empêcher le retour à la croissance en deux ans. De nombreuses voix éclairées se sont élevées en Algérie pour expliquer comment cette crise de la dette souveraine et de l'euro allait finir par toucher l'économie algérienne. Réflexe prudentiel légitime.
Consommation énergétique en berne, qui ne soutiendra pas la demande de gaz naturel et de produits pétroliers, ralentissement des mouvements de capitaux qui privera la rive sud de la Méditerranée d'un flux d'IDE soutenu, pour ne citer que les principales conséquences. Des effets finalement peu signifiants pour Sonatrach et pour le département de Benmeradi. Si l'Europe affichait des taux de croissance énergétiques à deux chiffres et des excédents de capitaux à ne plus savoir ou les placer, ce n'est pas l'Algérie qui en profiterait. Un peu par les prix dans le cas du gaz et le pétrole, pas en volumes additionnels, Sonatrach et ses partenaires n'en disposeront pas en 2012 et en 2013. De même, le 51/49 imposés systématiquement aux investisseurs étrangers enverra chez les voisins sud-méditerranéens l'essentiel des IDE.
La littérature sur comment l'Algérie risque d'être affectée par la crise de la zone euro est peu passionnante. Sauf sous un angle. Celui de l'état de santé financier des grands groupes européens présents dans le pays. Aucun n'en est, certes, à la case «Lehman Brothers». Mais des warning se sont allumés. Plus ou moins scintillants. Pour dire que le tassement de l'activité en forme de W, depuis 2008, a éreinté les résultats comptables de grands acteurs internationaux. Et de ce point de vue, la leçon de la crise est renversante. En novembre 2007 échouait la privatisation du Crédit populaire algérien (CPA), une opération emblématique des premières années Bouteflika.
La faute aux acquéreurs. Rattrapés par l'incendie des créances douteuses des subprimes, ils ne pouvaient plus «dégainer» une offre d'achat de 51% de la première banque publique algérienne par le réseau. Le groupe du Crédit agricole - dont il se disait qu'il avait les faveurs de l'ancien ministre des Finances, Abdellatif Benachenhou - était favori parmi les six candidats en compétition pour le CPA. Il est aujourd'hui entré dans le rouge, propose 2350 suppressions de postes de travail et subit pour 2,5 milliards d'euros de dépréciation d'actifs. Le renversement est complet. Deux autres banques françaises en course pour le CPA, BNP Paribas et Société Générale - avec Natixis elles étaient quatre au total- attendent d'être recapitalisées.
La dépréciation entamée et à venir de leurs créances en dettes souveraines à creuser un trou dans leur bilan. Besoin de 3,6 milliards d'euros en fonds propres. L'industrie bancaire européenne est en réalité sinistrée. 100 000 postes de travail disparaîtront sur le continent en 2012. La Banque d'Algérie peut toujours se prévaloir d'avoir anticipé le mouvement. En 2009, dans l'élan de la crise financière mondiale elle a exigé de ces banques privées d'élever le niveau de leur capital social de 3 à 10 milliards de dinars.
Une autre lecture de l'enlisement européen dans la crise aurait dû déclencher d'autres anticipations. D'autres économistes algériens en parlent depuis des années. Discours toujours moins sensationnel que celui qui annonce des conséquences néfastes de la crise de la zone euro sur l'économie algérienne. Et recommandations plus complexes à mettre en 'uvre. Le mondeet l'Europe en particulier sont devenus un gisement d'opportunités d'acquisition d'actifs pour l'Algérie. Un gisement ouvert pendant deux ou trois ans de plus. Des années de déflation du prix des actifs. Les excédents de capitaux algériens manquent tous les mois des opportunités de se convertir en actifs industriels. Et en possibilité de transfert technologie vers l'Algérie. Le renversement de situation dans l'histoire CPA-banques françaises est vrai dans de nombreux autres secteurs hors secteur financier. Ou en passe de le devenir.
CMA-CGM, troisième transporteur mondial de containers souffre toujours d'un endettement critique... et d'un effondrement des cours des lignes maritimes asiatiques. Arcelor mittal et Lafarge ont vu leurs résultats de 2011 fléchir dangereusement pour cause de tassement de l'activité industrielle et du BTP. Ils sont présents en Algérie. Lafarge continue même d'y investir (cimenterie Oum Bouaghi). Tout peut pourtant aller très vite. Cette fenêtre historique de conquête d'actif à l'international, des privés algériens l'utilisent. En s'adaptant aux contraintes légales de la B d'Algérie qui interdit l'exportation de capitaux pour investir.
Un grand groupe leader du BTP et du génie agronomique, à l'ouest du pays, a délocalisé vers Sidi Bel Abbès, ces dernières années, cinq PME européennes, avec lignes de production et ressources humaines, pour poursuivre l'industrialisation de ses procès de fabrication de logements et d'équipements divers. La crise en Europe ' Tout le monde ne la regarde pas derrière un rempart.


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