Algérie

2012, cauchemar de la classe politique nationale Luttes de leadership, dissidence et positionnement en prévision de la prochaine présidentielle



2012, cauchemar de la classe politique nationale                                    Luttes de leadership, dissidence et positionnement en prévision de la prochaine présidentielle
Crises internes, frondes, dissidences' rixes et échauffourées. L'année 2012 est, sans nul doute, la plus mauvaise pour la classe politique nationale.
La majorité des partis traditionnels ont traversé des zones de turbulences durant cette année, présentée comme celle «du changement». Mais il paraît que c'est seulement un changement à l'intérieur des partis. Le vent de crise continue, en effet, de souffler sur les différentes formations politiques et menace d'emporter même des leaders politiques présentés, jusque-là, comme «des présidentiables et de sérieux candidats à la succession du président Bouteflika en 2014». La crise la plus significative est celle qui couve au sein du Rassemblement national démocratique (RND).
Les ambitions présidentielles d'Ouyahia et l'opposition des ministres RND

Ce parti, géré d'une main de fer par l'ancien Premier ministre, Ahmed Ouyahia, n'est pas sorti indemne des élections législatives du 10 mai dernier. En écartant de la députation plusieurs cadres influents, Ahmed Ouyahia et son bureau national ont réveillé les démons du RND. Des membres du conseil national, des ministres et des anciens ministres du parti se rebellent et s'engagent à «dégager» Ahmed Ouyahia avant la présidentielle de 2014. C'est le premier objectif du mouvement de redressement du RND, dont les rangs ne cessent visiblement de grossir. Les artisans de cette guerre contre Ahmed Ouyahia et son éventuelle «rencontre avec son destin en 2014» commencent à sortir de l'ombre pour revendiquer, à visage découvert, sa destitution dès le début du nouvel an.
Belkhadem : la continuité dans l'instabilité au FLN

Si la fronde est un phénomène nouveau pour le RND qui affichait jusque-là une certaine stabilité, ce n'est pas le cas pour le FLN. L'ex-parti unique vit au rythme des crises cycliques. Mais depuis l'arrivée de l'actuel secrétaire général, Abdelaziz Belkhadem, le FLN s'est installé durablement dans l'instabilité. Arrivé en 2004 pour, dit-il, rassembler la famille FLN, Abdelaziz Belkhadem est loin de réaliser son objectif. Au bout de deux mandats à la tête du secrétariat du parti, il s'est fait plus «d'ennemis que d'amis». Pis encore, il est devenu la cible de ses adversaires dans le mouvement du redressement qui l'accusent de vouloir utiliser le FLN comme strapontin pour arriver au palais d'El Mouradia en 2014. Comme Ouyahia, Belkhadem risque de voir son rêve, briguer un mandat présidentiel, se briser bien avant l'échéance attendue.
Le MSP : la saignée au lieu du pouvoir en 2012

L'autre formation qui faisait partie du gouvernement et qui a été secouée elle aussi par une crise interne est le MSP. Le parti de
Bouguerra Soltani, qui ne jurait que par la prise du pouvoir en 2012, y a finalement laissé des plumes. Non seulement il a perdu sa position au sein du gouvernement, mais également le MSP a connu une nouvelle saignée. Sa décision de quitter le gouvernement a été à l'origine d'une importante dissidence menée par le ministre des Travaux publics, Amar Ghoul. Ce dernier a réussi à convaincre des dizaines de cadres du MSP à se joindre à lui pour tenter une nouvelle aventure politique : le TAJ. Cette nouvelle crise a été déjà fatale pour le parti islamiste qui a perdu les élections législatives, les élections locales et les sénatoriales.
La guerre de succession est lancée au FFS

Le vieux parti d'opposition, le FFS, n'a pas échappé à ce tourbillon. Tout a commencé au début de l'année qui vient de s'achever. Le «débat» lancé autour de la participation du parti d'Aït Ahmed aux élections législatives s'est soldé par une grave division de sa base. Une division qui s'est accentuée après l'annonce de la participation du parti au rendez-vous du 10 mai dernier. Conséquence : plusieurs cadres sont sortis de leur mutisme pour dénoncer «la compromission dont est coupable la direction du parti».
D'autres cadres, à l'image de l'ancien premier secrétaire, Karim Tabbou, ont carrément claqué la porte.
Ce n'est que le début. L'annonce de la démission, au début du mois de décembre, du chef charismatique du parti, Hocine Aït Ahmed, est synonyme du lancement de la guerre de succession. Une guerre qui risque de faire encore des dégâts dans la maison FFS en 2013.
L'ombre de 2014

Cette implosion des partis traditionnels s'inscrit, selon des observateurs de la scène nationale, dans le cadre des luttes de positionnement en prévision de la présidentielle de 2014.
Ce rendez-vous attire de nombreux politiques qui restent, pour l'instant, embusqués en attendant un signal d'El Mouradia, dont l'actuel locataire, le président Bouteflika, entretient le suspense sur ses intentions.


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