2012, année barbouze Point Zéro : les autres articles

L'exercice 2011 se sera terminé en queue de poisson avarié, butant sur un samedi mou au café de la dernière chance. Le conservatisme est-il plus fort que l'émancipation ' Car si l'année a été historique pour la région, en Algérie elle aura été un slalom géant entre paresse intellectuelle, absence de volonté politique et manipulations en tous genres, une année riche en occasions ratées, fausses réformes et vraies problématiques de pouvoir. Quand ailleurs, 2011 aura enchaîné 365 jours de luttes et de doutes, en Algérie l'année aura confirmé les certitudes archaïques en poussant à l'immolation par le feu comme acte politique, près d'une centaine d'Algériens et d'Algériennes ayant utilisé ce procédé de contestation, banalisé par la cruauté combinée de la société et des pouvoirs publics.
Le reste a été une longue séquence dans la grande tradition nationale, émeutes, violences, manifestations et répressions, soutenues dans l'esprit du régime par une idée générale, le peuple est inconscient, alimentées par un réflexe populaire, le régime est méchant. Dans cette dialectique musclée entre deux protagonistes, l'avantage aura été aux décideurs, qui ont réussi à faire croire que tout ce qui ce ligue contre eux est un complot sioniste. En haut de cette échelle, dont les barreaux ont été sciemment sciés, le président Bouteflika aura lui aussi bien terminé cette année très symbolique.
Dans une lettre ' symbolique ' envoyée il y a deux jours aux participants des assises du développement qui se sont tenues au Club des Pins, autre symbole, il a accusé les élus locaux de l'échec de son programme présidentiel. Oubliant tous ceux qu'il a nommés et qui ont largement fait preuve de leur incompétence. La faute au peuple, donc, qui élit. Sauf que les élections sont souvent truquées et que donc, il n'y a pas d'élus locaux. Match nul, année nulle, la faute à personne. Tout est dit. Bonne année.