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2011, une année de recrudescence d'actes islamophobes en France



2011, une année de recrudescence d'actes islamophobes en France
PARIS - L'Islam a été, durant l'année 2011, au c'ur de controverses répétées dans l'espace public français, suscitant des actes hostiles contre les Musulmans en France dont le nombre dépasse les cinq millions.
Cette hostilité s'est traduite par une inflation de pratiques discriminatoires contre l'Islam, deuxième religion dans l'Hexagone, dans un climat de haine entretenue par l'extrême droite à l'encontre des musulmans et des lieux de culte.
Depuis le début de l'année, les actes islamophobes, qui se sont incrustés dans une partie de la société française, et marqués par une montée sans précèdent, ont été exacerbés par une propagande aggravée par l'instrumentalisation dans le discours politique de certaines thématiques, telles le débat sur l'identité nationale, la laïcité, ou encore le port du "voile intégral" dans les lieux publiques , les prières de rue des fidèles musulmans le vendredi, les minarets et, plus concrètement, la place de l'islam en France.
Ces thématiques ont ouvert la voie à des dérapages racistes et des discours stigmatisant la communauté musulmane, faisant d'elle, le problème central de la question sécuritaire dans la société française en en proie à une crise socio-économique de plus en plus pesante.
Outre les profanations de tombes de cimetières musulmans dans différentes régions de France, avec des inscriptions insultantes envers l'Islam et les incendies d'édifices cultuels, soit sept mosquées pour le seul mois de novembre, les données de l'Observatoire de l'islamophobie sur le sujet sont édifiantes.
Son responsable Abdallah Zekri déplore ainsi, qu'au cours des premiers mois de l'année, des tracts insultants, des menaces de mort contre des pratiquants musulmans, des pages du Saint-Coran brûlés, ou jetés dans des lieux insalubres, ont été constatés, sans compter les violences anti-musulmanes, menées par des réseaux qui organisent des campagnes contre la construction de mosquées.
Une hausse de 34% des actes d'agressions, d'insultes verbales, d'incendies visant des lieux de culte ou des profanations, a été enregistrée au cours de l'année en cours, signale cette instance qui s'inquiète de l'augmentation "très importante" des actes islamophobes qui s'en prennent aux signes visibles du culte musulman dans une pays qui fait pourtant du respect des droits de l'homme et des libertés individuelles, sa "devise".
Quelque 45 atteintes pour lesquelles il y a eu dépôt de plainte ont été enregistrée pour le seul premier trimestre de l'année 2011, selon l'observatoire qui considère qu'il faut multiplier les chiffres officiels par deux si l'on tient compte des actes pour lesquels il n'y a pas eu de dépôt de plainte. Un phénomène devenu "trop grave" pour ne pas s'en préoccuper et l'intolérance gagne du terrain et prend de l'ampleur "à mesure que les échéances électorales se rapprochent en France", estime-t-on par ailleurs.
Ces actes anti-musulmans ont mis en évidence un rejet flagrant de l'Islam et de ses fidèles, entretenu par une frange de la classe politique française et de médias grand public qui entretiennent l'ignorance construite sur les peurs que l'Islam constitue une menace.
La Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH) de même que le Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF) confirment dans leurs rapports respectifs que les sentiments xénophobes et l'intolérance "gagnent du terrain", ouvrant le champ à une forte hausse des actes stigmatisant les musulmans.
Les Maghrébins demeurent les principales cibles de ces actes et 36% d'entre eux, en ont été victime durant l'année, affirment ces deux instances. "Il faut que les hommes politiques prennent conscience de l'impact de leurs déclarations sur la cohésion sociale", a récemment estimé Régis de Gouttes, membre de la CNCDH. Il a jugé, dans ce contexte, qu'un certain nombre d'entre eux "ne vont surtout pas se gêner" pour faire de l'islam et de l'immigration, les thèmes phares aux prochaines élections présidentielles.
Dans son rapport, le collectif enregistre, quant à lui, un "quasi doublement" des atteintes visant les institutions (mosquées). La croissance des atteintes visant les individus est d'environ 26 %. La femme reste la principale victime de l'islamophobie en France avec 75,6 % des cas, en raison du port du "voile intégral" selon le CCIF.
Son responsable, Samy Debbah, a relevé qu'il y a "une propagande" qui a court en France et qui prétend que les musulmans veulent faire évoluer la législation en leur faveur, alors qu'ils ne demandent rien d'autre que "l'égalité et la justice au même titre que n'importe quel citoyen", a-t-il dit.
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