Belkhademet les responsables d'organisations civiques qui ont fait leur cheval debataille d'un troisième mandat pour Bouteflika, invoquent, pour justifier leurparti pris, les succès que le pays aurait enregistrés durant ses deuxprécédents mandats dans les domaines diplomatique, sécuritaire, économique etsocial. En plaidant pour la reconduction de l'actuel chef de l'Etat, ilssuggèrent en somme à leurs concitoyens qu'il n'y a pas lieu de changer «uneéquipe qui gagne». En poussant la logique de ce raisonnement, ils prêchent parconséquent pour une continuité dont ils assurent qu'elle ne peut qu'amplifieret multiplier les «acquis» pour la Nation et le peuple. La crédibilité de ce discours positivant et optimisteest toutefois mise à mal en ce début d'année 2008, sous les effets conjuguésd'une situation sécuritaire redevenue alarmante, du malaise social aggravé parles conséquences d'une inflation en hausse brutale et d'une panne économiquedevant laquelle les pouvoirs publics restent impuissants, faute de savoir ou depouvoir en gérer les causes. Et c'est en se basant sur ces constats que lesadversaires de la continuité défendue par Belkhadem et ses alliés prônent àleur tour la nécessité du changement. Pour les tenants de la continuité avecBouteflika, l'année 2008 a mal commencé. Les récents attentats suicidessurvenus à Alger ont instauré un climat de peur, qui fait que les citoyensn'accordent plus de crédit au discours rassurant des autorités concernant leurmaîtrise de la situation sécuritaire. A cela s'ajoute le mécontentement qui agitele front social sur lequel ont décidé de «surfer» les syndicats autonomes, quise sont organisés en coordination pour en matérialiser l'expression dans ladurée par des actions de protestation. A cet égard, celle qu'ils ont programméepour le 15 janvier sera, à n'en point douter, un «baromètre» révélateur de la profondeurde ce mécontentement social. Il ne faut par conséquent pas s'étonner quele secrétaire général de l'UGTA, faisant partie de ces responsables ayantappelé à un troisième mandat pour Bouteflika, se manifeste pour tenter dedissuader le monde du travail, et les citoyens d'une façon générale, d'accorderfoi aux arguments avancés par ces syndicats autonomes pour contester lesavantages sociaux qui ont découlé, pour la majorité de la population, du pacteéconomique et social conclu entre son organisation, le gouvernement et lesorganisations patronales. Sidi Saïd est parfaitement conscient que laréussite de la journée de protestation projetée par les syndicats autonomesaura pour conséquences: primo, de démontrer que les plaidoyers défendant lebilan positif de l'action gouvernementale en matière économique et sociale nepassent pas dans l'opinion publique; secundo, de faire la démonstration que lefief traditionnel de l'implantation syndicale de son organisation, à savoir lesecteur étatique, fonction publique et entreprises économiques, lui estdésormais de plus en plus victorieusement grignoté, avec la conséquence que soninfluence n'y sera plus déterminante. Si le malaise et la grogne au rendez-vous decet entame de l'année 2008 doivent persister, il est évident que les citoyensseront enclins à se monter réfractaires au raccourci emprunté par Belkhadem etses alliés voulant que «le troisième mandat qu'ils demandent pour Bouteflikaest voulu par le peuple». L'équation personnelle de ce derniersera-t-elle alors à elle seule en mesure de forcer le destin ?
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Posté Le : 08/01/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : Daouadi Miloud
Source : www.lequotidien-oran.com