Les pouvoirs publics ne badinent pas avec la paix sociale. Ils ont consacré une enveloppe de pas moins de 200 milliards de dinars en 2011 pour le soutien des prix de produits tels que le lait, la farine et la semoule. Ce montant équivaut au budget annuel du secteur de l'agriculture.C'est le ministre de l'Agriculture, Rachid Benaïssa, qui a révélé ce chiffre lors d'une conférence de presse animée en marge d'une réunion d'évaluation des contrats de performance des wilayas, qui s'est tenue hier au siège de son département. Les importations de blés dur et tendre ainsi que de la poudre de lait pèsent de plus en plus lourd sur les dépenses du gouvernement pour contenir le mécontentement social. La facture ne cesse d'augmenter. Le ministre de l'Agriculture a imputé cette hausse aux fluctuations des cours de ces produits sur les marchés internationaux.
Les bilans rendus publics lors de cette réunion ont fait ressortir une baisse d'environ 7% de la production nationale de céréales, qui s'est établie à un peu plus de 42 millions de quintaux soit 3,6 millions de quintaux de moins que l'année dernière. Les wilayas de Sétif, Oum El Bouaghi, Tiaret, Souk Ahras, Guelma, Batna et Bouira totalisent, à elles seules, 41% de la production nationale. M. Benaïssa estime toutefois qu'il ne s'agit pas d'une contre-performance : «Nous considérons que c'est un bon résultat. Toute la région de l'Ouest a été frappée par la sécheresse, alors que l'est du pays a eu une bonne production. D'habitude, quand il y a ce genre de phénomène, c'est pire. Certains agriculteurs de l'Ouest ont eu de bons résultats grâce à l'irrigation d'appoint.» L'irrigation d'appoint est, selon lui, la solution pour améliorer les rendements : «Nous sommes passé de 2000 ha de surfaces en irrigation d'appoint il y a deux ans à 100 000 ha actuellement.»
Le gouvernement continuera à soutenir les producteurs de céréales, qu'il considère comme des produits stratégiques, a-t-il signifié. Il a signalé que seuls 300Â 000 cultivateurs s'investissent exclusivement dans la culture des céréales et en font leur principale activité économique. Des mesures incitatives ont été mises en place pour convaincre les autres agriculteurs à exploiter leurs terres. «Certains ne sont même pas intégrés dans le circuit commercial et ne sont pas répertoriés dans les statistiques. On essaye, à travers différents outils, de les inciter à intégrer le système d'ensemble, notamment à travers le programme de résorption de la jachère. C'est tout un processus qui commence à donner des résultats. On a vu certains agriculteurs se lancer dans la culture des légumes secs», a-t-il relevé.
Le ministre a en outre indiqué que la production agricole a enregistré une croissance en volume de 10,03% en 2011 contre 8,5% en 2010. Commentant les bilans présentés lors de cette réunion, M. Benaïssa a fait remarquer que «les mécanismes mis en place commencent à àªtre mieux maîtrisés mais la marge de développement est encore importante». Â
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Posté Le : 10/10/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Nora Boudedja
Source : www.elwatan.com