200 commerçants traduits en justice à Oran

De sérieux manquements dans les conditions de conservation ont été observés par les services de l'inspection et la répression des fraudes à Oran qui relèvent l'insalubrité des lieux commerciaux, l'absence de factures ou vente de produits impropres à la consommation et contrefaits. Dans certains cas, c'est l'absence de traçabilité et de sérieux manquements dans les conditions de conservation de la nourriture ont également été relevés, notamment dans la décongélation et la température de conservation. Selon le bilan de la dernière descente opérée, la direction du Commerce fait état d'un nombre de 200 commerçants traduits en justice, dont 140 pour défaut de factures et 60 pour vente de produits périmés. Il convient de souligner que cette campagne de contrôle intervient à plus d'une quarantaine de jours avant le mois de Ramadhan. Ces descentes, en principe inopinées, se sont soldées par l'enregistrement de pas moins cent contraventions, et la traduction en justice des auteurs. Dans le cadre des services et prestations proposés au consommateur, plusieurs locaux commerciaux ont fait l'objet de fermeture par décision administrative. Les services de la wilaya ont imposé des travaux pour permettre leur éventuelle réouverture. «Fermé pour travaux», c'est ce qu'affiche désormais la devanture de ces commerces. Le constat sur le terrain est affligeant : Les brigades de contrôle de la qualité et de la répression des fraudes ont relevé des pratiques commerciales illégales, le défaut d'hygiène dû essentiellement au nettoyage insuffisant, au non-respect de la chaîne de froid, à la conservation prolongée, aux mauvaises conditions de rangement, de stockage ou de protection, au défaut de cuisson et la conservation de sauce ou jus de cuisson. Il faut dire que de plus en plus de consommateurs se déclarent scandalisés par les pratiques régnant dans beaucoup de restaurants, de cafés et autres locaux de commerce. Un flagrant manque d'hygiène règne dans les cuisines de plusieurs restaurants, surtout sur les étagères où les cafards et autres insectes se côtoient. Les citoyens, interrogés sur la protection du consommateur par les pouvoirs publics, ont émis le souhait de voir de telles descentes inopinées se multiplier tout au long de l'année. Il faut dire que de par sa position géographique, la région d'Oran constitue un carrefour stratégique pour l'activité commerciale. En effet, beaucoup de commerçants, qui envahissent le territoire de la wilaya pour écouler leurs marchandises souvent contrefaites et impropres à la consommation, écha ppent à l'?il pourtant vigilant des services de contrôle de l'Etat. Cependant, les opérations de contrôle des services du commerce se multiplient sans pour autant être dissuasives à Oran. La récente fermeture volontaire des commerces par leurs propres gérants est révélatrice de la grande anarchie et la connivence qui sévit dans le secteur, racontent des citoyens. Ils ajoutent que sur une simple rumeur, un grand nombre de commerces du centre ville, à titre d'exemple, ont baissé rideau durant le jour J. L'appréhension d'être confrontés à des contrôleurs, autres que ceux auxquels ils étaient habitués et qualifiés de «très compréhensifs» était le principal motif. C'est pourquoi l'opinion publique est restée très rébarbative à l'égard des statistiques avancées par les services de contrôle. Les procès-verbaux prévus pour être établis durant ces opérations n'inquiètent pas outre mesure les commerçants spécialistes du marché informel. Car, ils peuvent dressés les PV qu'ils veulent, cela n'inquiète pas. Au pire, les PV seront ponctués par une amende insignifiante.