200 commerçants poursuivis en justice

Les employés desdits restaurants ont été surpris en flagrant délit d'exercice en contrevenant aux règles d'hygiène et de salubrité.Chacune des sorties des services de contrôle de qualité et de lutte contre la fraude se termine par l 'établissement de dizaines de procès-verbaux, allant des mises en demeure jusqu'à la prononciation de la fermeture des établissements ne se conformant pas aux règles régissant l'activité commerciale. A l'issue des 300 sorties opérées récemment dans les communes composant la daïra de Aïn El Turck, lesdits services ont prononcé près d'une centaine (89) fermetures de commerces tout en traduisant 200 commerçants devant les tribunaux. La majeure partie des cas concernés est constituée de restaurants et commerces d'alimentation générale, dont les employés ont été surpris en flagrant délit d'exercice en contrevenant aux règles d'hygiène et de salubrité.Dans la deuxième ville du pays, Oran, les commerces de la bouffe poussent comme des champignons, sans que ces deniers prennent en compte les normes d'hygiène et de salubrité. Les habitants et visiteurs crient à l 'arnaque. Manger un sandwich de karantita (farine de pois chiches) dans une gargote de M'dina Djedida ou encore dans un restaurant universitaire est synonyme d 'intoxication alimentaire. Une telle triste réalité s'est confirmée dans le pôle universitaire de Belgaïd qui a été le théâtre d'une grave intoxication alimentaire ayant touché, le week-end de la semaine dernière, 200 étudiantes résidants dans la cité universitaire 8000 lits de Belgaïd 03.Une centaine de filles n'ont dû leur salut qu'à leur évacuation en urgence vers l'EHU. Cette intoxication a sévi quelque temps après la consommation du repas de midi. Les victimes ont commencé à présenter des malaises avec des douleurs à l'estomac symptômes propres à une intoxication alimentaire. La panique, qui s'est substituée à la raison, a vite fait de s'emparer des filles. Ce n'est là que la partie cachée de l'iceberg. La nourriture vendue à Oran est, à l'avance, «pourrie».En effet, boire un jus acheté dans le marché de la Bastille peut prolonger la durée du séjour à l 'hôpital. Des dizaines de restaurants et fast-foods poussent comme des champignons un peu partout renvoyant aux calendes grecques le respect des normes de commerce moderne, dont celui de la qualité, le service et les conditions d 'hygiène. C 'est une situation de fait accompli, en toute impunité, qui est imposée. Les cuisines sont devenues de grands réceptacles où pullulent toutes sortes de bestioles et autres germes vecteurs de pathologies hautement dangereuses. Même les salles de restauration ne sont pas épargnées. Dans un passé récent, les agents de contrôle de la qualité et des prix d'Oran ont frappé fort, en épinglant la direction du restaurant d'un somptueux hôtel cinq étoiles. Le rapport établi et transmis à la justice, à l'issue de la visite des cuisines et des dépôts de stockage des produits alimentaires, est sans équivoque. Il mentionne un flagrant manque d'hygiène, la présence de produits périmés et impropres à la consommation et même de tricherie sur la qualité constatée à l'occasion de la découverte de carcasses de brebis ne portant pas le poinçon des services vétérinaires et provenant probablement de l'abattage clandestin. Ce n'est pas tout. Dans plusieurs coins des localités connues d'Oran, les barbecues et les rôtissoires rouillés dressés aux entrées des restaurants, sont livrés à la poussière et aux gaz toxiques des véhicules. Dans plusieurs fast-foods et gargotes, les serveurs portent des tenues repoussantes de saleté et essuient les tables en utilisant des chiffons crasseux. Même constat chez les cuisiniers qui portent des blouses jamais lavées, pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois.