20 étrangers et six assaillants tués

Au moins 13 otages, dont trois étrangers, ont été par ailleurs secourus par les commandos qui ont lancé l'attaque dans ce restaurant du quartier de Gulshan fréquenté surtout par des diplomates et des expatriés. Le carnage perpétré par des hommes armés s'est néanmoins soldé par 20 morts. Selon le porte-parole de l'armée, la plupart des victimes ont été tuées à l'arme blanche. La prise d'otages a été revendiquée par le groupe terroriste Daech. Deux policiers avaient trouvé la mort en affrontant les assaillants. « L'opération est terminée. La situation est complètement sous contrôle », a déclaré le porte-parole de l'armée, Rashidul Hasan. Le restaurant a été sécurisé mais certains des assaillants pourraient être en fuite, a indiqué, de son côté, Tuhin Mohammad Masud, un haut responsable des forces antiterroristes du Rapid Action Battalion (RAB). « Nous avons tué six des terroristes. Le lieu principal qu'ils occupaient a été sécurisé. Certains pourraient cependant être en fuite », a déclaré le responsable du RAB, dont les forces ont lancé l'assaut. Pour rappel, dans la soirée de vendredi dernier, une dizaine d'individus armés avaient attaqué le restaurant Holey Artisan Bakery, dans la capitale du Bangladesh. Les assaillants ont fait irruption dans l'établissement vers 21h20 (15h20 GMT), ouvrant le feu et faisant usage d'explosifs. Le groupe Daech a rapidement revendiqué la fusillade et une prise d'« otages », a annoncé l'agence de presse Amaq, liée à l'organisation terroriste. « Des commandos du groupe terroriste attaquent un restaurant fréquenté par des étrangers dans la ville de Dacca, au Bangladesh », a affirmé Amaq dans un communiqué relayé sur les réseaux sociaux. L'attaque a fait « plus de 20 morts de différentes nationalités », a conformé Amaq qui a diffusé des photos montrant des corps baignant dans le sang qui n'ont pu être authentifiés. Le responsable du restaurant Sumon Reza, qui a réussi à s'échapper, a déclaré à un quotidien local que vingt étrangers avaient été retenus en otages. Des témoins qui ont réussi à s'enfuir qualifient ces attaques de moments horribles. Cette prise d'otages intervient alors que le Bangladesh est frappé par une vague de meurtres de défenseurs de la laïcité, d'intellectuels et de membres de minorités religieuses, imputés à des groupes terroristes, qui a fait plus de 50 morts en trois ans. Le gouvernement désigne comme premier responsable la principale formation de l'opposition, le Bangladesh Nationalist Party (BNP). Les autorités ont lancé, le mois dernier, à travers le pays une série d'opérations contre les groupes terroristes locaux au cours de laquelle plus de 11.000 personnes ont été arrêtées. Les organisations de défense des droits de l'homme estiment que ces arrestations étaient souvent arbitraires ou qu'elles visaient en réalité à réduire au silence des opposants politiques.