Algérie

20% des médecins du secteur public non inscrits



L'inscription des médecins en exercice au tableau du Conseil national de l'Ordre des médecins est une obligation. Pourtant, si les médecins installés à titre privé sont tous inscrits au tableau de l'ordre, en moyenne 20% des médecins qui exercent dans le secteur public ne le sont pas. Selon le président du Conseil national de l'Ordre, ces médecins, «dont la majorité sont des hospitalo-universitaires, exercent illégalement».Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Les pharmaciens hospitaliers étaient les premiers à soulever, il y a quelques semaines, le problème des médecins non inscrits au tableau du Conseil de l'ordre de médecins. Ces pharmaciens se disaient confrontés à des prescriptions de psychotropes par des ordonnances établies par des médecins qui apposent leur griffe et qui ne comportent pas le numéro d'inscription sur le tableau ordinal des médecins.
Aujourd'hui, le Conseil national de l'ordre des pharmaciens, qui animera une conférence de presse, compte évoquer «les désagréments subis par les pharmaciens hospitaliers dans la dispensation des médicaments psychotropes prescrits par des médecins non inscrits au tableau du Conseil de l'ordre des médecins». Pourquoi y a-t-il des médecins non inscrits au tableau de l'ordre alors que la loi les oblige ' Le docteur Mohamed Bekkat Berkani, président du Conseil national de l'Ordre des médecins, rappelle que «la loi existe et stipule que nul ne peut exercer s'il n'est pas inscrit au tableau de l'ordre des médecins».
Les médecins installés à titre privé, précise le docteur Bekkat Berkani, sont tous inscrits au tableau de l'ordre des médecins. « Les médecins privés doivent avoir une carte professionnelle avec leur numéro d'inscription à l'ordre », souligne le président de l'ordre des médecins qui dit que le problème des non inscrits se pose au niveau du secteur public.
«En principe, leur administration doit les obliger à s'inscrire au tableau de l'ordre des médecins, or, elle leur délivre des cartes professionnelles, et certains estiment qu'ils n'ont pas l'obligation de s'inscrire étant protégés par le statut du secteur public. C'est pourquoi, quand vous vous faites délivrer une ordonnance dans un hôpital, vous trouverez seulement le nom de l'hôpital et la griffe du médecin », a expliqué le docteur Bekkat Berkani qui estime la déperdition à 20% en moyenne.
Maintenant avec les psychotropes, rappelle-t-il, la loi exige que les médecins soient inscrits à l'ordre, « une loi dont nous saluons l'existence et qui a été faite par le ministère de l'Industrie pharmaceutique, et lorsque vous faites une ordonnance anonyme juste avec la griffe cela va diluer la responsabilité». «Cette catégorie du secteur public qui n'est pas inscrite, en particulier les hospitalo-universitaires qui se croient au-dessus des lois, a été rattrapée par la loi tout simplement», a-t-il souligné.
Il a aussi expliqué que «la justice remplit son rôle, et quand il y a une faute ou une erreur médicale, la première des choses que le juge demande au médecin c'est : est-ce qu'il exerce légalement la médecine ' Et la deuxième des choses qu'il demande au médecin, est-ce qu'il est inscrit au tableau de l'Ordre des médecins ' Et si ce n'est pas le cas, alors non seulement il y a faute médicale, donc un délit, mais aussi exercice illégal de la médecine ». À qui incombe la faute ' La faute est partagée, selon le Dr Bekkat Berkani. «Nul n'est censé ignorer la loi. Un médecin sait qu'il y a l'obligation d'inscription à l'Ordre des médecins, et l'administration emploie des médecins sans inscription», dit-il.
D'ailleurs, le docteur Bekkat Berkani souligne qu'avec cette histoire de psychotropes, les ordres médicaux sont en droit de ne pas accepter un médecin en exercice depuis vingt ans et qui ne s'est jamais inscrit au tableau. « Il y a des conditions d'inscription qui stipulent qu'un médecin doit s'inscrire au tableau de l'ordre dès qu'il commence à exercer», rappelle le président du Conseil de l'ordre des médecins. Pis, souligne-t-il, «les ordres médicaux n'ont pas poussé le bouchon jusqu'à attaquer ces médecins pour exercice illégal de la médecine, on aurait pu le faire, mais nous ne l'avons pas fait».
S. A.


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