Le tribunal criminel de Constantine a statué hier sur une tentative d'homicide volontaire perpétrée par un homme sur son épouse. Selon l'arrêt de renvoi, les faits remontent au 30 juillet 2007, lorsque G. Ali, père de la victime, s'est présenté à la police judiciaire de la sûreté de daïra du Khroub pour déposer une plainte pour coups et blessures dont sa fille a été victime de la part de son mari. C'est après des recherches qui ont duré tout un après-midi et une partie de la nuit que le plaignant a su, par son gendre, que sa fille était hospitalisée au CHU au service de réanimation. Sur place, les médecins lui ont fait savoir que sa fille a été victime d'un grave accident de la route. Suite à cette plainte, C. Hassan, âgé de 44 ans, qui a été interpellé par la police judiciaire, a expliqué aux policiers que sa femme a été éjectée de la cabine de son camion lorsqu'il a amorcé un virage. A sa sortie de l'hôpital, G. Malika devait être entendue par les enquêteurs à qui elle a donné sa version. Elle était chez ses parents depuis 20 jours, suite à son accouchement, lorsque son mari est venu la chercher. Avant de prendre place dans le camion, Hassan tire son épouse par les cheveux, lui assène plusieurs coups de poing au thorax et à la tête. Par terre, la victime a reçu 3 coups de pierre à la nuque et au front. Toute ensanglantée, Malika a été hissée à bord du camion et a été évacuée par son mari sur l'hôpital du Khroub sous prétexte d'un accident. Vu la gravité des blessures, elle a été orientée sur le CHU. Au service des urgences, Hassan dira aux médecins que son épouse a été éjectée du camion lorsqu'il a amorcé un dangereux virage. Sur les lieux du drame, les enquêteurs n'ont décelé aucune trace de freinage. Présenté au magistrat instructeur, Hassan a été incarcéré pour tentative d'homicide volontaire. A la barre hier, il a narré différemment les faits, arguant qu'il n'avait nullement eu l'intention de tuer sa femme. Appelée à donner sa version, Malika a expliqué que son époux n'arrêtait pas de la menacer de mort. La partie civile a axé son intervention sur les faits très graves qui ont failli coûter la vie à sa mandante et les accusations infondées d'infidélité portées contre sa femme qui venait d'accoucher. Le procureur général adjoint était désolé qu'un tel acte de barbarie puisse être perpétré contre une femme mère de deux enfants, qui a accouché récemment. Il requit 20 ans de prison ferme. La défense a tenté de prouver au jury que Hassan n'a à aucun moment tenté quoi que se soit contre la mère de ses enfants. Ce ne sont que des présomptions de la victime. Elle demanda que le tribunal accorde des circonstances atténuantes à son mandant. Après les délibérations, Hassan n'a pu bénéficier des circonstances atténuantes et a été condamné à 20 ans de réclusion criminelle.
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Posté Le : 15/04/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : R C
Source : www.lequotidien-oran.com