20 ans de prison et une relaxe: La voiture mise en fourrière contenait 80 kilos de kif

Le tribunal criminel près la cour de Constantine a traité hier matin une affaire d'association de malfaiteurs, commerce de drogue et constitution d'organisation criminelle, dans laquelle sont impliqués trois individus, B.Djilali, D.Cheikh et B.Abdelmajid.

 Selon l'arrêt de renvoi de la chambre d'accusation, tout a commencé le 8 avril 2006, lors d'un contrôle dans un barrage de la Gendarmerie nationale dans la commune de Didouche Mourad, à quelques encablures du chef-lieu de wilaya de Constantine. Les éléments de ce corps, après un contrôle routinier sur une voiture de marque Golf venant de la ville d'Oran, appartenant à l'accusé B.Abdelmadjid et conduite par ce dernier, en compagnie de ses deux co-accusés, ont relevé que le numéro de série du véhicule présentait des anomalies. Il a donc été tout de suite mis à la fourrière de Zirout Youcef.

 Une année après, selon le même document, soit le 2 avril 2007, et après une mise en vente aux enchères des véhicules placés en fourrière, un certain S. Farouk, actuellement en prison pour commerce de drogue, contacte B.Djilali pour lui demander d'acheter le véhicule, lui déclarant que le véhicule renfermait des choses «très précieuses».

 De retour à Constantine, le propriétaire du véhicule B. Abdelmadjid et ses co-accusés engagèrent les procédures pour acheter le véhicule en question.

 Entre-temps, S. Farouk sera arrêté avec 9 kg de kif traité, et lors de l'enquête il donnera les noms des trois accusés, qui, selon ses déclarations, constituaient un réseau de trafic et de commerce de drogue.

 Forts des ces informations recueillies auprès de S.Farouk, les enquêteurs procéderont à une fouille du véhicule en question. Une surprise de taille les attendait, car ils découvrirent 80 kg de kif traité dissimulés à l'intérieur de la Golf. Les trois mis en cause seront arrêtés le 5 mai 2007 à Hamma Bouziane et ont été jugés une première fois.

 Après l'introduction d'un recours auprès de la Cour suprême, les trois mis en cause étaient, hier, de nouveau à la barre pour répondre de leurs actes. Devant le juge, ils ont nié les faits qui leur sont reprochés, et chacun d'eux apporta sa version. Le procureur de la République, dans son réquisitoire, parla de crime organisé et a requis la perpétuité pour les trois accusés. Quant à la défense, elle axera sa plaidoirie sur la non-implication des mis en cause dans cette affaire et a demandé les circonstances atténuantes, si ce n'est la relaxe pure et simple pour ses clients.

 Après les délibérations, le verdict a été de 20 ans de prison pour les deux accusés B. Djilali et B. Abdemmadjid, assortis d'une amende de 3 millions de dinars pour chacun d'eux, et enfin la relaxe pour le troisième accusé, D. Cheikh.