20 000 DA/mois pour des pâtes et des patates

Dans la cité des Bananiers, les prix des fruits et légumes sont presque les mêmes sur tous les étals. Ayant fait le tour des cinq commerces ouverts, cette mère de quatre enfants n'a pas encore acheté de quoi faire à  manger ce soir.  Tout est cher. Les légumes sont inaccessibles : la courgettes est proposée à 120 DA, la carotte et le navet à  60 DA, les petits pois à  140 DA, les fèves et l'artichaut à  80 DA et l'oignon à  50 DA. Le choix est vite fait :  «Inutile de perdre du temps à  chercher des prix plus bas qui n'existent pas ici», explique cette cliente qui n'a toujours pas rempli son couffin. «Ma famille, comme tant d'autres, se rabat sur les pâtes et les féculents. Les légumes sont devenus  un luxe inaccessible», ajoute-t-elle avec un triste petit sourire. Il y a des personnes qui ne mangent pas à  leur faim et, Dieu merci, au moins les enfants aiment les pâtes.» Voyons comment se débrouille la famille de Karima. Le salaire du mari qui  travaille dans une entreprise privée est le seul revenu  de la famille. Il gagne 25 000 DA. La famille, habitant un logement social depuis quelques années, paye les factures d'électricité et d'eau qui atteignent 7000 DA par trimestre. Les 20 000 DA sont destinés uniquement pour la nourriture. Les pâtes et les féculents sont les plats fréquemment mangés. «La viande, c'est le jour de la paie», lance notre interlocutrice.