20.000 affaires traitées en quatre ans

Une vue de Tlemcen«Certains pays ont tourné le dos à la lutte contre la contrebande pendant que d'autres sont complices», a expliqué le lieutenant colonel Guerriche Bouziane.Prés de 20.000 affaires, toutes liées à différentes formes de la contrebande, ont été traitées par la Gendarmerie nationale durant la période allant de 2010 à 2014. «C'est un chiffre effarant», a indiqué le colonel Guerriche Bouziane, chef de la division de la police judiciaire de la Gendarmerie nationale. De tels propos ont été faits à l'occasion de la tenue hier à Tlemcen de la rencontre nationale consacrée à «l'étude de la contrebande et son impact social et économique dans la société algérienne. Le phénomène n'est plus nouveau à présenter tandis que le coup qu'il assène à l'économie nationale est de plus en plus dur. Les services sécuritaires, à leur tête le corps de la Gendarmerie nationale initiatrice de la rencontre en collaboration avec l'université Boubakr- Belkaïd, sont plus que déterminés à poursuivre implacablement le processus qui rentre dans le cadre de la lutte contre la contrebande, la finalité recherchée étant de converger vers les recommandations devant aboutir à une maîtrise du phénomène. Ce dernier ne cesse de prendre de l'ampleur quoique la lutte déclarée par l'Algérie est de l'avis des spécialistes, fermement ouverte sur plusieurs fronts. Le colonel Guerriche Bouziane a été très explicite dans ses propos en situant, sans les citer nommément, la responsabilité des pays voisins quant à leur soutien, de manière directe ou indirecte, dans l'éclosion de la contrebande. «Certains pays ont tourné le dos à la lutte contre la contrebande pendant que d'autres sont complices», a-t-il expliqué. Un tel aveu est-il révélateur que le phénomène de la contrebande nécessite un traitement à la hauteur de l'événement' Le consensus est commun, les communicants ont été unanimes à dire que «le ton est à la conjugaison des efforts consentis quant à mettre à plat la contrebande». Le trafic de drogue, à l'instar de plusieurs épiphénomènes qui prennent de la vitesse, constitue l'un des premiers casse-têtes. La Gendarmerie nationale, étant au fait de la problématique posée, double d'efforts en mettant en oeuvre une série de mesures dans le cadre de la traque lancée contre aussi bien les narcotrafiquants que contre les contrebandiers. Pour le colonel Guerriche Bouziane, la Gendarmerie nationale a devancé les événements en serrant l'étau au niveau des frontières algériennes. Il dira en ce sens que «l'effort opéré au niveau des frontières est monté en puissance». Pour sa part, Boutaleb Kouider, professeur à l'université de Tlemcen, a cerné la problématique de la contrebande et le commerce informel en les décortiquant sur plusieurs facettes et ce, dans les pays maghrébins en particulier l'Algérie, le Maroc et la Tunisie. «Les pertes sont sèches» a-t-il expliqué ajoutant que «la sphère informelle dépasse de 50% les activités commerciales des pays maghrébins». Et d'ajouter que «les trois pays souffrent de la contrebande, le seul gagnant est le contrebandier». Auparavant, le général Othmani, commandant du 2e commandement régional de la Gendarmerie nationale a plaidé pour l'implication de l'université et ce, à travers la collaboration de ses chercheurs pour constituer une force d'étude et de proposition». Mettant en exergue l'étendue phénoménale de la contrebande, il préconise en ce sens «d'assécher les sources de ce phénomène, d'intensifier la prévention et la sensibilisation, et de régler les problèmes socio-économiques». Comme il a plaidé pour «une approche sécurité-développement en étroite collaboration avec l'université». Le vice-recteur de l'université de Tlemcen, Meguenounif, a, en marge de la rencontre, indiqué que «l'université joue un rôle de première classe dans la lutte contre la contrebande en ouvrant plusieurs chantiers et projets de recherche dont les recommandations seront prises en compte par les services en relation directe avec la mise à plat du phénomène».