Algérie

2 000 importateurs de fruits et légumes



2 000 importateurs de fruits et légumes
Aubaine ? Comme la production nationale est insuffisante, il est normal que les importateurs tirent leur épingle du jeu en profitant d'une telle situation.Ils sont 2 000 à se partager le gâteau des importations des produits agricoles destinés à la consommation humaine. Seul le blé échappe encore à ces spéculateurs puisque c'est l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) qui importe la totalité des besoins nationaux. Pour le reste ce sont ces 2 000 importateurs qui imposent leur loi. Tous les féculents (haricots blancs, pois chiches et lentilles) consommés en Algérie sont importés. Fini le temps où les fellahs cultivaient les féculents pour les vendre comme légumes secs : cette activité n'est plus rentable et en plus elle est fatigante. Les producteurs veulent gagner beaucoup en faisant un minimum d'efforts.Ils cultivent des légumes et des fruits. Cela n'empêche pas les importateurs d'apporter, outre les fruits exotiques, des fruits de saison pour concurrencer les producteurs nationaux. Dès la fin du mois de février, les clémentines espagnoles sont sur les étals. «Il ne faut pas en vouloir aux importateurs. Ils sont des commerçants et veulent gagner. Nos fellahs produisent peu et ils continuent à cultiver leurs champs comme au siècle dernier», explique un ingénieur agronome. Le citron est très demandé durant le mois de ramadan et ce sont les agrumes espagnols qui inondent en pareille période les étals en Algérie. «Je ne comprends pas pourquoi nous importons des agrumes ' Nous avons un vaste pays où les oranges, les citrons et les mandarines ne demandent qu'à être plantés», s'interroge un marchand de salades et de citrons au marché des Trois-Horloges à Bab El-Oued. Des aberrations du genre sont légion : nous importons des fruits et des légumes de Tunisie et du Maroc.«Nous avons un pays beaucoup plus vaste que ces deux pays réunis. Nous avons des moyens financiers que ces deux pays n'ont pas. Que nous manque-t-il alors ' Je pense qu'il nous faut des idées et surtout l'envie de travailler», dit un fellah âgé de 80 ans qui continue à travailler sa terre à Saoula. «La terre c'est une matière vivante, si tu ne t'en occupes pas, elle t'ignore», ajoute-t-il. Pour gagner sans trop se fatiguer, les bénéficiaires des terres agricoles les louent à d'autres personnes qui les exploitent. Les terres arables et irriguées sont louées à 50 000 dinars l'hectare par an. « Les mêmes bénéficiaires des terres agricoles sollicitent des aides de l'Etat qu'ils obtiennent souvent tout en empochant les loyers», affirme Boulenouar Hadj Tahar le porte-parole de l'Union nationale des commerçants et artisans algériens. Notre interlocuteur ajoute : «Les rendements sont faibles et les chambres froides sont vides. C'est pour cette raison qu'il y a autant d'importateurs de fruits et légumes».




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