Les candidats à l'élection présidentielle française mesurent combien le pouvoir de l'électeur est décisif.
Les 44,5 millions d'électeurs appelés aux urnes aujourd'hui, puis le 6 mai, en sont-ils conscients ' L'exerceront-ils ' Réponse ce soir, à la fermeture des bureaux de vote, d'abord à une question, celle de l'abstention ' traditionnellement plus marquée à gauche qu'à droite ' qui aura habité les staffs des candidats pendant des semaines, et ensuite sur la société française qu'ils souhaitent : celle des valeurs républicaines ou celle de la nation refermée sur elle-même.
Ce pouvoir citoyen, les Français issus de l'immigration et/ou de confession musulmane devraient s'en saisir pleinement comme les y incitent les responsables cultuels et associatifs. «Etre acteur de son sort», peser sur les décisions des dirigeants politiques, c'est tout le poids du bulletin de vote, celui de montrer et prouver que d'autres politiques plus justes, plus égalitaires et moins discriminantes que celle menée durant le quinquennat qui vient de s'écouler et que le candidat-président Sarkozy veut poursuivre ou celle que préconise Marine Le Pen, sont possibles et à leur portée. Si les candidats socialiste, François Hollande, et de l'UMP, Nicolas Sarkozy, sont donnés favoris de ce premier tour par tous les sondages (375 au total selon la Commission des sondages, soit un tiers de plus qu'en 2007), la seconde inconnue (avec le taux d'abstention) reste de savoir qui sera l'élu pour la troisième place âprement disputée par Marine Le Pen (Front national) et Jean-Luc Mélenchon (Front de gauche), une troisième place qui pèsera lourdement sur le deuxième tour et son issue finale, à droite comme à gauche. Selon les estimations des instituts de sondage, le total des voix de gauche se situe entre 43% et 47%.
Les reports de voix des électeurs du Front de gauche sur le candidat PS sont de l'ordre de 85%, auxquels il faut ajouter entre un tiers et la moitié des votants de François Bayrou, alors que les réserves de voix pour Nicolas Sarkozy sont plus réduites. La campagne électorale pour ce premier tour s'est terminée officiellement vendredi soir. Une campagne qui n'a pas été sans créer un sentiment de malaise et d'inquiétude dans la société française du fait de l'instrumentalisation de thèmes chers à la droite ' qui s'est montrée aussi zélée, voire plus que son extrême ' et à l'extrême-droite, comme l'immigration, la sécurité, l'identité de la nation, l'islam, l'extrémisme musulman.
Nous avons demandé à Gilles Manceron, historien et membre de la Ligue des droits de l'homme (LDH) ' laquelle a appelé à ne pas voter pour Nicolas Sarkozy, ni pour Marine Le Pen ' son sentiment et son analyse de cette première phase de la campagne électorale qui vient de s'achever et des programmes des candidats, en rapport avec les principes de citoyenneté, d'égalité, de lutte contre le racisme et la xénophobie pour lesquels il 'uvre.
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Posté Le : 22/04/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Nadjia Bouzeghrane
Source : www.elwatan.com