Algérie

1er jour de grève dans la Fonction publique



Satisfecit des syndicats autonomes Devant l’intransigeance et les menaces des pouvoirs publics pour lesquels la grève à laquelle a appelé l’Intersyndicale est illégale, les syndicats autonomes comptent aller jusqu’au bout de leur mouvement de protestation. Le porte-parole de la coordina-tion nationale des syndicats autonomes, M. Merabet, parle d’un taux de suivi de 85 à 90%. Le SG du Snapest, M. Meriane, estime, quant à lui, qu’il y a des wilayas où les secteurs sont complètement paralysés, en l’occurrence Tizi-ouzou, El-Bayadh et Tissemsilt. Animant hier une conférence de presse à Alger, les représentants de la coordination ont fait part, encore une fois, de leur rejet de la nouvelle grille des salaires publiée ce week-end par la presse nationale. Pour le premier jour de grève des fonctionnaires, M. Merabet a fait savoir que les secteurs de la Santé et de l’Education ont fait déjà l’objet de menaces de leurs tutelles. Ils ont été destinataires de notes ministérielles les mettant en garde contre des poursuites judiciaires et des ponctions sur salaires en déclarant leur grève illégale. «L’administration, selon lui, a fait passer des feuilles d’émargement au niveau de certains établissements scolaires pour observer de près le taux d’absentéisme.» Face à «ces menaces», les représentants des syndicats autonomes ne comptent pas baisser les bras et campent sur leurs positions. Ils demandent qu’ils soient associés aux négociations sur les salaires et les statuts et un relèvement du SNMG à 35.000 DA. Ils s’interrogent d’ailleurs pourquoi le gouvernement s’inquiète pour autant de dialoguer avec les syndicats autonomes, sachant qu’il a toujours privilégié la centrale syndicale, considérée comme étant un partenaire unique. «On ne veut pas qu’une autre partie parle seule au nom des fonctionnaires», a martelé Merabet. Meziane Mériane, le SG du Snapest, plus virulent, dira: «L’UGTA a mis 14 ans de négociations pour pondre un chiffon pareil.» Pour sa part, le président du syndicat national des praticiens spécialistes de la Santé publique (SNPSSP), Yousfi, a vivement rétorqué au sujet des notes ministérielles. «On est condamnés sans qu’on le sache», s’est-il indigné. Et de s’interroger: «Que reste-t-il quand on perd le droit constitutionnel de se défendre?» «Le combat, soutient-il, est permanent et nous continuerons tant qu’on ne nous considérera pas comme des partenaires sociaux.» Pour le porte-parole des praticiens spécialistes, les syndicats autonomes sont le seul espace de contestation. Quant à la classe politique, Le Dr Yousfi trouve qu’elle est complètement laminée, en signifiant que dès son installation, le président du conseil national économique et social (Cnes), Med Seghir Babès, avait pourtant préconisé l’implication dans le dialogue des syndicats autonomes. En tout état de cause, le porte-parole de la coordination des syndicats autonomes, le ton très ferme, soulignera que l’activité syndicale n’a pas de date de préemption. Il appellera enfin les pouvoirs publics à un débat responsable et transparent. De son côté, le représentant du syndicat des psychologues (Snapsy), Keddal, trouve que le droit de grève est dangereusement remis en cause. «Si cela doit passer par des perturbations, on ira jusqu’à l’extrême», s’est-il exclamé en se demandant pourquoi le gouvernement crée des situations conflictuelles, alors que la répression s’abat sur les fonctionnaires. Et d’ajouter: «On ne comprend pas pourquoi les pouvoirs publics excellent dans la répression alors que les populations se trouvent dans le désarroi comme en témoigne l’ampleur du phénomène des harraga». A noter enfin que les représentants des syndicats autonomes remettront aujourd’hui une plate-forme de revendications à la Chefferie du gouvernement. Abed Tilioua


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