1er festival d'Annaba du film méditerranéen

C'est l'histoire de sept femmes. Sept morceaux de vie bouleversée par une seule et même histoire. Celle des dix-sept mille disparus pendant la guerre civile qui a embrasé le Liban entre 1975 et 1990.Sept réalisateurs ont décidé de croiser leur vision et de confronter leurs expériences pour créer un espace d'espoir pour les familles de ces disparus. Waynon est le fruit d'une production cinématographique qui a réuni les jeunes réalisateurs Naji Bechara, Jad Beiruty, Zeina Makki, Tarek Korkomaz, Christelle Ighniades, Maria Abdel Karim, Salim Haber sur une idée de scénario de Georges Khabbaz. Un scénario construit à partir de six séquences qui s'entrechoquent et s'accrochent avec une force telle qu'elle projette le spectateur dans le c?ur de chaque soupir, chaque malheur des personnages interprétés par Carol Abboud, Diamand Bou Abboud, Takla Chamoum, Nada Bou Farhat et Laura Khabbaz.La septième, dernière de cette tragédie, révèle l'étendue du mal invisible qui s'est abattu autour de chaque personne disparue. Tout se passe à l'intérieur. Loin de la rumeur de la ville. L'histoire s'écrit sur les peines d'une maman qui, chaque jour, laisse la porte de la maison entrouverte dans l'espoir que son fils rentre au petit matin. Une mère touchante et bouleversante qui continue à mettre le couvert pour son enfant parti trop tôt, trop vite et injustement.C'est aussi le récit du mari qui ne reviendra plus jamais et de la disparition du père et de la fille qui semble emportée par la torpeur et l'inconstance amoureuse. Une fille qui s'accroche à l'amertume plus qu'à l'amour qui s'offre généreusement à elle. La s?ur qui, à quarante ans, semble coincée dans un infernal célibat et se bat chaque jour contre les assauts maladroits d'un homme déjà marié. Et puis, on les découvre ces disparus, ces fils, ces pères, ces maris, ces frères qui ne reviendront plus jamais, ces hommes engloutis par la terre. Noyés dans la mer dont les politiques refusent de ramener les restes à la vie. Waynone, une réalisation collective, est plus qu'un hommage mais plus près d'un message de réconfort à toutes celles et ceux qui souffrent de l'absent.De notre envoyée spéciale