Algérie

1er colloque sur le transport sanitaire



Humaniser les rapports et comprendre l?économie de la bienfaisance « L?humanitaire tire son substrat de règles universelles : le bénévolat, l?autofinancement transparent induit par des activités diverses et l?éloignement de la politique. » A l?initiative de l?unité El Hayet de transport sanitaire, une filiale de l?association El. Hayet d?aide aux insuffisants rénaux de la wilaya de Tiaret, un colloque sur la problématique de la prise en charge sociale des malades, ceux chroniques plus précisément, et leur transport vers les établissements sanitaires s?est déroulé, ce week-end, dans la salle des conférences de l?hôtel Bouazza. Rencontre intéressante à plus d?un titre de par les éclairages, clarifications et les perspectives donnés par les participants et les spécialistes de la question humanitaire, venus de différentes régions du pays, à l?exemple du docteur Farès Mesdour, enseignant à l?université de Blida, auteur d?une communication intitulée « l?économie dans l?humanitaire ». Une communication qui se base sur une étude comparative avec un modèle américain dans le travail humanitaire. S?appuyant sur des données chiffrées, l?orateur, tout en rappelant le leadership en matière d?humanitaire de la société américaine, finira par évoquer les causes du succès et/ou de l?échec du travail associatif en Algérie. Docteur Farès, à l?appui de sa contribution, édicta un certain nombre de mesures à même de favoriser l?expansion de telle ou telle activité. Mais où en sommes-nous de cette expérience et pourquoi ? C?est bien à cela que l?invité du jour a tenté (avec un succès relatif) de répondre en égrenant, entre autres, certaines mesures comme la multiplication des journées de sensibilisation, la recherche de l?autofinancement, la constance, la transparence dans la gestion, le bannissement de la ségrégation mais aussi la diversification des activités. L?humanitaire, précise-t-il, tire son substrat de règles universelles : le bénévolat, l?autofinancement transparent induit par des activités diverses et l?éloignement de la politique. Le conférencier ajoute que la réussite dépendra aussi de la rationalisation dans la gestion, le marketing mais l?Etat devrait songer à l?exonération fiscale d?activités non lucratives. Une tribune libre ou se sont donc succédés spécialistes, malades, membres actifs du mouvement associatif et élus, qui soulignaient leur satisfaction de voir l?idée de création d?unités de transport sanitaire se propager mais qui doit toucher d?autres malades non couverts par la sécurité sociale. INSTRUMENTALISATION Des unités telles que El Hayet, Rahma, Achwak, Touiza ou Chiffa, pour ne citer que celles-là, conventionnées avec la CNAS et dont les présidents ont impulsé un autre débat centré sur la création d?un syndicat propre pour une activité qui compte plus d?un millier de véhicules. Un syndicat au demeurant non encore agrée par l?Etat pour des considérations que les intervenants ont tenu à stigmatiser. Ce qui a fait dire à une militante de Aïn Témouchent, oeuvrant dans le cadre humanitaire, que quand il y a lutte, il y a forcément intérêt derrière, s?agissant de l?instrumentalisation de l?humanitaire à des fins politiques. Cette dame, qui dit plaider la cause et non les personnes, a rappelé ainsi que beaucoup de progrès ont été réalisés grâce à des sacrifices. S?agissant de certains droits bafoués ou occultés, comme la non diffusion de textes de lois dans certaines infrastructures sanitaires, beaucoup d?intervenants en sont venus à dénoncer les pratiques en cours, consistant à contraindre l?achat par les malades de certains produits pharmaceutiques, quelquefois des poches de sang, comme a tenu à témoigner de vive voix un père d?une fillette atteinte d?un cancer. Mais pour le mouvement associatif, l?essentiel reste le travail désintéressé, le dévouement et le fait d?être au service exclusif des malades. Beaucoup de choses ont été dites lors de ce forum, le premier du genre pour qui, au-delà de la satisfaction des uns, de la suspicion d?autres, subsistent dans son énoncé des problèmes réels qu?il faudrait régler sinon atténuer, diront les participants. Problèmes liés à la non couverture sociale des plus démunis, à l?inapplication de textes, etc.
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