Algérie - A la une


Résumé : Après le dîner, une longue conversation s'engage entre le jeune couple. Mahmoud trouve sa jeune femme ravissante, et cette dernière lui rend son compliment et lui précise qu'il avait du goût. Chose que son mari reconnaît.
Elle rit.
-Petit coquin.
Elle repasse sa main sur le tissu.
-Je vais le remettre à ma mère qui me confectionnera sûrement une jolie tenue en soie. Elle sera heureuse de constater que tu me gâtes.
-Je te gâterai autant que je le pourrai, Fettouma. Puisses-tu être heureuse avec moi.
Elle ébauche un sourire tout en reconnaissant intérieurement que Mahmoud avait beaucoup de qualités. Des qualités qu'elle commençait déjà à découvrir.
Oubliant toute pudeur, elle dépose sa tête sur son épaule et se met soudain à pleurer.
-Pourquoi pleures-tu ', lui demande Mahmoud, intrigué.
N'y tenant plus, Fettouma étreint son mari et se met à sangloter à fendre l'âme. Au bout d'un moment, elle prend un mouchoir, essuie ses larmes, se mouche, puis se redresse.
-Excuse-moi, Mahmoud, mais ce soir, je me sens triste et mélancolique. Mes parents me manquent déjà.
Il lui relève la tête et met un doigt sous son menton.
-Regarde-moi, Fettouma.
La jeune femme avait encore les yeux rougis et larmoyants, mais elle se retint de pleurer et releva les yeux vers son mari.
Mahmoud se met à lui caresser les cheveux.
-Tu vois, ma chérie, dans ce bas monde, il faut savoir accepter ce que le destin nous offre. En ce qui nous concerne, je crois que les dés ont été jetés avant notre naissance. Il était écrit que nos deux vies devaient s'unir en ce jour. Tu es triste de quitter tes parents et ton insouciance de jeune fille. Mais tu finiras par accepter ta nouvelle vie.
Il se racle la gorge et reprend :
-Tu devrais aussi admettre que, désormais, nous serons ensemble pour toujours. Je te promets une chose, Fettouma : tant que je serai en vie, tu n'auras jamais à regretter d'avoir un jour accepté de devenir mon épouse. Allez, affiche donc ton beau sourire.
La jeune femme repasse son mouchoir sur ses yeux et esquisse un sourire.
-Je pense que tu as raison, Mahmoud, je ne suis qu'un chiffon mouillé.
-Tu es une belle jeune fille, Fettouma. Une jeune fille que j'ai aimée et épousée. Si cela peut te faire plaisir, je t'autorise dès demain à monter voir ta mère. Et tu pourras lui rendre visite autant de fois que tu en auras envie. Combien de mariées ont-elles eu cette chance d'avoir leurs parents pour voisins '
Le visage de Fettouoma s'éclaire d'un sourire radieux.
-C'est vrai, Mahmoud ' Je pourrais rendre visite à mes parents quotidiennement '
Il secoue la tête.
-Je ne vois pas pourquoi j'engagerais ma parole, si je n'étais pas sûr de ce que j'avance.
Un peu honteuse de sa réaction, Fettouma baisse la tête et
murmure :
-Je me disais que ta mère ne verra pas cette suggestion d'un bon ?il.
-Ma mère n'aura rien à voir dans tout ça. C'est moi ton mari.
Il sourit.
-Pourquoi as-tu donc si peur de ma mère '
Embarrassée, Fettouma ne sut quoi répondre. Mahmoud enchaîne :
-Il est vrai qu'elle a une langue bien pendue, et dit tout ce qui lui passe par la tête, mais au fond, elle n'a pas mauvais c?ur.
La jeune femme hoche la tête.
-Je n'en doute pas. Cependant, lorsqu'il s'agit de partager leur fils avec une bru, toutes les belles-mères se ressemblent, et la tienne ne fera pas exception. Pour elle, je t'ai déjà mis le grappin dessus, et je ne serai pas surprise de l'entendre un jour me reprocher de lui avoir pris son fils.
-Tu oublies qu'elle-même avait mis le grappin sur le fils d'une autre, l'interrompt Mahmoud.
(À SUIVRE)
Y. H.


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